Découverte à Valence en 1994, l'épée millénaire baptisée «Excalibur» n'a pas encore dévoilé tous ses secrets. Déjà considérée comme ancienne, cette trouvaille attribuée à la période musulmane d'Al-Andalus a récemment été soumise à une nouvelle analyse, qui a permis de mettre en lumière de nouveaux éléments sur son passé historique, ainsi que celui de la péninsule ibérique. En effet, l'archéologue espagnol José Miguel Osuna a suivi un procédé de datation avancées, dont la spectroscopie et l'analyse des métaux, permettant ainsi d'établir que cette pièce remonte au Xe siècle. «La garde de l'épée, ornée de plaques de bronze, et sa lame légèrement incurvée, confirme ses origines islamiques. Elles soulignent de fait l'influence significative de la culture musulmane dans la péninsule ibérique à cette époque», rapporte Science & Vie, citant la mairie de Valence. L'épée, qui mesure 45 centimètres de long, est constituée d'une garde et de plaques de bronze. Il s'agit ici d'éléments spécifiques, qui permettent de reconnaître les armes fabriquées sous l'ère califale andalouse. Cette analyse a été menée dans le cadre d'une initiative du département d'archéologie de Valence (SIAM) pour cataloguer les composantes de sa collection avant son 75e anniversaire. Dans un communiqué, la municipalité est revenue, le 22 avril dernier, sur ces éléments scientifiques qui dénotent de l'âge d'or de l'artisanat et de l'armurerie sous les Omeyades, notamment dans cette région. «La conception de la garde avait également une fonction pratique, facilitant une meilleure prise pour le maniement durant le combat. La lame de l'épée, légèrement courbée, est une indication de son utilisation potentielle par un guerrier monté. Cette courbure permettait une meilleure manœuvrabilité à cheval, essentielle pour les assauts rapides et les retours fluides nécessaires dans les tactiques de cavalerie de l'époque», indiquent encore les mêmes sources. L'analyse fait savoir aussi que cette épée est la première découverte attestant de la période musulmane à Valence. Les sources rappellent que jusque-là, «un seul spécimen comparable a refait surface», durant «des fouilles de Medina Azahara», la cité califale construite sous les ordres d'Abderramán III à Cordoue.
