Une récente étude démontre que dans plusieurs pays méditerranéens, les importations de bovins vifs sont en progression face aux importations de viande fraîche ou congelée. Le Maroc, pour compenser son déficit interne, opte pour le milieu de gamme. Une récente étude de l'Institut de l'élevage de Paris s'est penchée sur les importations bovines et ovines des pays riverains de la Méditerranée. Globalement, du Maroc à la Turquie, la viande fraîche ou congelée a de moins en moins la cote. C'est ce qui ressort du dossier intitulé «Le marché mondial de la viande bovine. Année 2017. Perspectives 2018 (Dossier Economie n°489 – mai 2018)». En effet, les importations dites de bovins vifs sont privilégiées dans cette région. Outre les raisons sanitaires, ce choix se fait généralement pour des motifs religieux. Au total, plus de 1,61 million de bovins (hors producteurs) ont été importés. Une légère hausse en comparaison avec 2016, mais sur les cinq dernières années, ces importations représentent plus de 65%, rapporte le site Will Agri. Concernant leur provenance, le leader mondial reste incontestablement le Mexique pour les bovins vifs, suivi de l'Australie et de l'Union européenne, troisième exportateur mondial avec 710 000 têtes. Au Maroc, les bovins vifs en hausse et les carcasses en baisse Loin devant le Maroc, la Turquie importe 747 000 têtes, l'Egypte 277 000, le Liban 204 000 et la Libye 65 000 animaux vifs. Quant au royaume, ce dernier a importé à peine 13 000 animaux vifs. Même si ce chiffre est faible, ces importations se traduisent par une progression de 84% par rapport à l'année précédente. A ce sujet, les importations sont essentiellement européennes en raison de la proximité géographique. Les deux approvisionneurs classiques sont la France et l'Espagne, malgré une petite préférence pour le voisin ibérique, qui offre des prix concurrentiels et pour des animaux de plus petite conformation. Outre les animaux vifs, les importations de viande fraîche enregistrent une légère baisse. Au Maroc par exemple, les importations ont enregistré une chute de 6% par rapport à 2016, passant ainsi à 6 087 tonnes équivalent carcasse. Les carcasses importées sont de milieu de gamme et se portent essentiellement sur des importations brésiliennes et polonaises, avec des prix sous les 5 €/kg en moyenne, précise la même source. Le site évoque également la situation chez nos voisins algériens, qui pour leur part optent pour de la viande indienne, très bas de gamme et à moins de 4 € par kilogramme. Les viandes du Marché commun du Sud (Mercosur) confortent aussi leur position de leader dans le marché algérien, surtout celles en provenance du Brésil, du Paraguay, de l'Argentine et de l'Uruguay. En somme, ces chiffres démontrent ainsi «l'amélioration du niveau de vie des pays méditerranéens et leur capacité à accroître leur production pour y faire face», souligne le dossier. Au Maroc, le choix depuis 2009 a été d'accroître la production locale, avec un développement en amont de la filière, grâce notamment au soutien de l'amélioration génétique mais aussi au développement d'unités modernes d'élevage. Des efforts qui ont porté leurs fruits moins de cinq ans après, avec un accroissement de 16% en ce qui concerne la production de viande rouge, passant de 425 000 tonnes en 2009 à 495 000 tonnes en 2014. Un succès qui a mené au renouvellement du contrat-programme pour 2014-2020.