Plusieurs citoyens marocains ont répondu présent, jeudi 19 avril 2007, au sit -in organisé à la Place Mohammed V de Casablanca, pour dénoncer le terrorisme. Les citoyens ne sont pas venus uniquement participer à la marche, mais exprimer leur rejet des idéologies obscurantistes et leur attachement à la vie. Ce sit-in s'est déroulé sans incident, il n'y a pas eu de débordements, ni de manifestations d'insultes, mais dans le respect de l'ordre et le calme. Ce rassemblement a réuni des manifestants de tous bords et de différentes sensibilités politiques , associatives, culturelles, syndicales, entre autres. Pancartes, banderoles, drapeau national tous les moyens étaient bons et utilisés par les manifestants de tous âges, hommes et femmes, pour crier haut et fort leur refus de ces actes barbares. De plusieurs témoignages recueillis sur place, il ressort que ce sit-in constitue le grand défi au terrorisme et que les personnes qui sont derrière n'arriveront jamais à atteindre le coeur des Marocains et l'engagement du Maroc pour l'égalité, la démocratie et les droits humains. Ces actes ne font pas partie de la culture et des valeurs du Maroc, pays ouvert, de paix et de tolérance . La pauvreté ne justifie aucunement ces actes terroristes. Les arguments de la situation précaire des jeunes acculés au suicide sont infondés et totalement fallacieux. Le Maroc traverse aujourd'hui une période critique, toutes les composantes de la société et les démocrates doivent en débattre pour contrer l'intégrisme. Pour ce qui est des attentats de Sidi Moumen et de Hay El Farah, c'est la négation de l'humanité, le mépris de la vie et le visage hideux de l'idéologie fasciste qui mine la société. En tant qu'acteurs politiques, associatifs et élus, notre présence à ce sit -in est l'expression pour dénoncer un phénomène étrange à notre société; la sécurité du pays ne doit être touchée en aucun cas. Et les Marocains ont donné leur avis à maintes reprises sur ce genre d'actes et exprimé leur attachement à la vie, c'est ce qu'a déclaré Mohamed Mouhib, membre du Bureau politique de l'USFP. Pour Faouzia Assouli de la Ligue démocratique des droits de la femme, l'endoctrinement est le berceau du terrorisme. Il faut mettre fin à l'endoctrinement, sinon le Maroc sera toujours en danger. Il s'agit de sauver la religion, la vie des citoyens. Personne n'a le droit de se passer pour un imam ou de donner des fatwas. Une réelle réflexion s'impose sur ce qui a été fait et sur ce qui doit être fait. Les terroristes ne peuvent susciter la sympathie des Marocaines et des Marocains. Il faut exploiter ce rejet des Marocains pour éradiquer le terrorisme et l'obscurantisme. Selon Noureddine Ayyouch de Daba 2007, ce sit-in est est l'occasion pour les démocrates de ce pays pour réitérer leur refus de l'intégrisme et à la violence. Il faut réfléchir sur ce qui s'est passé véritablement pour que de tels actes ne se reproduisent plus et ne se généralisent pas et par la suite devenir une habitude purement marocaine. La société marocaine doit retrouver ses anciennes valeurs de solidarité non par des paroles, mais par des actes concrets. Les terroristes qui sont derrière la manipulation de gens pauvres doivent être démasqués. Si à chaque fois qu'on a un problème,on se donne la mort, c'est la fin de toute marocanité et de la dignité des Marocains et plus personne ne croira en ce pays. "En tant qu'artiste, je dénonce ce genre d'opérations. J'étais parmi les premières à rendre visite aux blessés de l'attentat du boulevard Moulay Youssef. Je souhaite que le Maroc reste un havre de paix comme il a toujours été pays d'ouverture, de tolérance et de tout ce qui est beau. La vie est belle et elle mérite d'être vécue et non pas se donner la mort pour des raisons erronées", a souligné Saïda Charaf. Comme tous les Marocains, Naima Mcharqui de Watanouna maintenant affirme sans ambages: "Je ne peux qu'exprimer mon rejet du terrorisme, de la violence, de l'intégrisme. Les Marocains sont connus pour leur attachement à la vie, à la paix, à la solidarité. La pauvreté n'a jamais conduit à la mort. C'est une raison pour mieux travailler et aspirer à améliorer les conditions de vie et à se solidariser". A travers ce sit-in, toutes le composantes de la société marocaine lancent un défi au terrorisme, aux prédicateurs qui exploitent les pauvres.