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DES FESTIVALS DE FILMS SANS SALLES DE CINEMA
Publié dans Al3omk le 30 - 04 - 2018

Décidément, le Maroc bat tous les records de pays ayant le plus grand nombre de festivals, toutes catégories de manifestations confondues. On est devenu une nation où chaque ville, chaque village et même chaque quartier a son/ses festival(s). S'agissant des festivals de cinéma, le Maroc est aussi le pays des grandes contradictions; chez nous on fête le 7ème art alors que les salles de cinéma ferment, les unes après les autres.
A l'instar des autres régions du Maroc, la région Souss-Massa, a ses propres festivals de cinéma et ce ne sont pas des moindres. Nous y dénombrons au moins HUIT ; le Festival International du Court-Métrage de Tiznit (Tiznit), le cinéma et l'émigration (Agadir), le Festival International du film Amazigh (Isni n ourgh-Agadir), le festival international du film documentaire (Agadir), la Rencontre Souss internationale pour le court-métrage (Ait Melloul), le festival Founty du court métrage éducatif (Agadir), le festival du cinéma de la jeunesse (Tikiouine, Agadir), et le festival du cinéma et l'histoire (Taroudant)
Ce sont là autant de rencontres et de rendez-vous pour fêter le cinéma mais, chose paradoxale, toutes ces fêtes ont lieu ailleurs que dans de vraies salles de cinéma. Pour rappel, aucune des villes citées ne dispose d'une salle de cinéma digne de ce nom. Toutes les projections de films se font et ont lieux dans des locaux polyvalents appartenant soit à la municipalité, soit à la maison de culture, soit à un institut de formation quelconque. En somme, le cinéma se fête dans des salles qu'on loue pour la circonstance. Il arrive parfois aux organisateurs de projeter les films participants sur des écrans portatifs disposés carrément sur les plages ou à même les murs des immeubles dans les rues et quartiers de la ville.
Ce phénomène maintenant habituel, semble ne pas trop inquiéter les autorités de tutelle ni même les organisateurs de ces fêtes qui, dans leur discours de cérémonies d'ouverture de leurs festivals, osent à peine exprimer le petit regret de ne pouvoir trouver de vraies salles de projection. Cette contradiction flagrante rend, en revanche, tristes et perplexes les acteurs et réalisateurs internationaux qui participent à nos festivals et crée chez eux un sentiment d'incompréhension et de déception. Je me rappelle que lors de l'ouverture de la deuxième édition du festival du court métrage de Tiznit (Février, 2013), Claire SIMON, la réalisatrice française et présidente d'honneur de l'édition, s'est dite désolée d'avoir « appris avec beaucoup de tristesse qu'il n'y avait plus de cinéma à Tiznit et qu'il n'y en avait pas non plus à Agadir.» Claire SIMON aurait été plus triste si elle avait appris que ce phénomène de fermeture des salles de cinéma n'est pas exceptionnel ni spécifique à la région d'Agadir. En effet, d'autres villes marocaines connaissent le même sort. Les salles de cinéma ferment l'une après l'autre. Par exemple Fès qui en avait jusqu'à récemment dix-huit, aujourd'hui elle en a plus que trois. C'est plus ou moins le même cas pour beaucoup d'autres villes du royaume. Cependant, à Agadir, la situation est plus alarmante ; la ville qui n'avait que trois salles de cinéma n'en a gardé qu'une seule, Rialto. Les deux autres, le cinéma Sahara à TALBORJT et le cinéma SALAM aux abattoirs ne sont plus que des vestiges d'une époque glorieuse. Par contre, le cinéma Rialto, situé au centre ville près du marché central, reste fermé au public durant toute l'année, n'est rouvert que par occasion, lors de manifestations de ce genre. Pour une question de nostalgie ou pour sauver la face devant les exigences de certains cinéastes qui demandent à ce que leurs films soient projetés dans de « bonnes » conditions, on fait alors tourner la bobine pour certains festivals de films mais pas pour tous.
La question des fermetures successive des ces salles de cinéma doit être posée à plus d'un niveau. Nous interpellons ici tout particulièrement, les ministères de tutelle, les instituts culturels, les réalisateurs, le CCM, les sponsors, l'université, les propriétaires de salles de cinéma et les élus locaux. Tous sont concernés par la culture et par le cinéma en particulier. Aucun souci matériel, ni aucun prétexte organisationnel, quels qu'ils soient, ne doivent l'emporter devant la nécessité de promouvoir le cinéma dans nos régions et d'œuvrer sérieusement à la mise en place d'une vraie culture du septième art. Les organisateurs de festivals de films doivent faire un effort dans le sens de consacrer une partie des subventions à la sauvegarde et la réhabilitation des salles de cinéma et de les ouvrir au grand public, à longueur d'année et non pas seulement à l'occasion des festivals. Le cinéma, depuis sa naissance, avec les Frères Lumières, vers la fin du 19è siècle, avait pour ambition à la fois d'éclairer et de divertir les gens. Depuis, il est devenu un besoin et un rituel hebdomadaires pour des millions de gens à travers le monde. Les gens de ma génération ont connu le cinéma et celui-ci leur a appris énormément de chose autant que la radio et la télévision de l'époque.
Le cinéma au Maroc est un autre exemple des multiples paradoxes de notre pays. En effet, au moment où la production cinématographique nationale prend le pas sur celle de pays de tradition cinématographique, comme l'Egypte, la Syrie, ... on constate que le public ne profite pas de cet élan artistique. Devant cette réalité amer, où les Festivals sont la preuve d'une culture de cinéma occasionnel, on peut dès lors, se poser la question suivante : Quel est le but derrière l'organisation, une fois par an, d'un festival de cinéma quand le citoyen, cinéphile ou pas, ne peut lui-même choisir et regarder, sur le grand écran et dans le noir d'une vrai salle de cinéma, un bon film, pour éviter, ne serait-ce qu'une fois par semaine, une avalanche de programmes télévisuels imposés par des chaines de télévisions locales et satellitaires médiocres?


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