Les travaux de la troisième session de la Conférence annuelle du Réseau arabe pour le renforcement de l'intégrité et la lutte contre la corruption ont débuté, lundi à Fès, avec la participation de représentants de gouvernements, des secteurs privé et public, de bailleurs de fonds et d'experts de différents pays arabes. Placée sous la thématique des “mécanismes pour le renforcement de la participation collective dans la lutte contre la corruption et les perspectives de son développement dans les pays arabes”, cette rencontre de trois jours est organisée par l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Réseau arabe pour le renforcement de l'intégrité et la lutte contre la Corruption. Ouvrant les travaux de ce congrès, le président de l'ICPC, M. Abdesselam Aboudrar, a souligné que cette session coïncide cette année avec la tenue à Marrakech de la 5ème conférence annuelle de l'Association internationale des autorités anti-corruption (IACAA) et de la 4ème session de la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption, en reconnaissance aux efforts du Maroc en matière de mise en œuvre des mécanismes de coopération arabe, régionale et internationale dans la lutte contre la corruption. Cette rencontre reflète aussi le niveau de développement de la coopération inter-arabe en matière de lutte contre la corruption, à travers la moralisation structurelle de tous les niveaux de la vie publique dans les pays arabes, a indiqué M. Aboudrar, notant à, cet effet, que le Maroc n'a cessé de son coté d'exprimer son attachement profond aux normes universelles d'intégrité, de transparence et de lutte contre la corruption, notamment en adhérant à la convention onusienne de lutte contre la corruption. Il a tenu à noter, dans ce sens, que la nouvelle Constitution a hissé l'ICPC en instance autonome d'intégrité, de prévention et de lutte contre la corruption, afin qu'elle puisse instaurer un système national d'intégrité, à l'instar des autres instances de bonne gouvernance contenues dans la nouvelle Loi fondamentale. Mettant l'accent sur l'importance de la participation de la société civile dans ce domaine, M. Aboudrar a relevé qu'elle constitue un “ partenaire incontournable” dans l'élaboration et le suivi de la mise en œuvre des politiques de lutte contre la corruption, mais aussi dans la promotion des actions de sensibilisation et d'éducation aux valeurs d'intégrité. La reconnaissance des rôles de la société civile implique aussi de mettre l'accent sur les contraintes qui entravent le travail des associations, en veillant à mettre en place les mécanismes juridiques et organisationnels à même de simplifier les procédures de leur création, reconnaître leur qualité de partie civile et soutenir leurs actions de diffusion de la culture de lutte contre la corruption, a-t-il relevé. Il s'agit aussi, selon lui, d'apporter à la société civile soutien matériel et technique lui permettant de consolider ses capacités propres de plaidoirie, de doléance et d'appui aux questions de lutte contre la corruption, tout en lui facilitant l'accès à l'information. Ce genre de soutien doit aussi toucher au renforcement des liens de communication entre les associations de la société civile dans tout le monde arabe, à travers l'échange d'expériences en matière de moyens de sensibilisation, de plaidoirie et de mobilisation, a-t-il conclu. De son coté, l'actuel président du Réseau arabe pour le renforcement de l'intégrité et la lutte contre la Corruption, M. Ahmed Al Anassi, a souligné que la conjoncture actuelle dans le monde arabe requiert la multiplication des efforts de lutte contre la corruption, le développement des stratégies nationales de promotion de l'intégrité et le soutien des instances compétentes. Il convient aussi de hisser les législations nationales en matière de lutte contre la corruption dans les pays arabes à celles en vigueur au niveau international, a-t-il insisté. Les différents défis actuels nécessitent, selon M. Al Anassi, de renforcer l'approche participative dans la lutte contre la corruption, la promotion des activités de sensibilisation et de communication, l'implication des populations dans les efforts en cours et le développement des outils de dénonciation et de doléance. Créé le 30 juillet 2008, le réseau arabe pour le renforcement de l'intégrité et de la lutte contre la corruption est un centre régional pour le réseautage de connaissances, de développement des capacités et de dialogue des politiques en matière de lutte contre la corruption.