Nonchalance ambiante, fatigue généralisée et nerfs à vif, le Ramadan est une période plutôt pas commode. Rien ne s'y passe à part quelques querelles ici et là. En plus, ce mois est tombé en pleine saison estivale. été et Ramadan. Ces deux périodes où paresse et absence y atteignent des summums. En été, on travaille moins. Avec le jeûne, imaginez les dégâts. Les gens dorment au bureau les yeux ouverts, mais l'esprit ailleurs. Ils dorment au volant ; seuls les reflexes fonctionnent. Et avant le coucher du soleil, ils dorment pour de bon en attendant l'appel libérateur du Muezzin. Alors qu'en Europe on s'agite dans tous les sens afin de sortir de la crise, au Maroc, on tourne au ralenti. Doucement. Rien ne presse. La croissance attendra. Nous on va seulement prier. Tant mieux. Le mois de Ramadan se prête parfaitement à l'exercice. En cette période creuse où le vide règne, on fait le plein des prières. Les mosquées sont bondées. Tout le monde s'y met. Les habitués des mosquées, les prieurs occasionnels du vendredi et les non-pratiquants qui, dès le premier jour du mois sacré, retrouvent une vie spirituelle. Au marché des actions immatérielles, c'est la haute saison. Quant à la reprise économique, la fin du Ramadan. Puis on verra. On vous garanti rien. Car il y aura aussi la rentrée scolaire. Puis c'est la fête du mouton. Et ensuite la fin de l'année. En hiver, il ne faut pas trop dépenser afin d'économiser l'énergie. Au printemps, il faut y aller doucement. Au Maroc, toutes les excuses sont bonnes pour éviter les grands efforts. Le Ramadan n'en est qu'une. Alors en attendant un éventuel réveil, bonne sieste à tous !