A quand le renouvellement de l'accord de pêche Maroc-UE ? Tout en faisant état mardi à Rabat de «grands progrès» dans les négociations sur le renouvellement de l'accord de pêche Maroc-Union européenne, le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch n'était pas en mesure de dire quand est ce que ces négociations vont prendre fin. Le ministre, qui répondait à une question orale à la Chambre des conseillers a expliqué qu'elles portent sur deux volets. Le premier, technique, concerne les atouts maritimes du pays et les opportunités techniques que l'accord offre au secteur et aux professionnels marocains. Le second, d'ordre politique, repose pour sa réalisation sur une coordination accrue avec le ministère des Affaires étrangères et de la coopération dans l'objectif d'assurer une meilleure défense des intérêts marocains. C'est sur ces deux volets, a-t-il rappelé, que repose le dialogue en cours pour parvenir à un accord équilibré, destiné à approfondir le partenariat stratégique du Maroc avec son partenaire européen et à contribuer au développement du secteur des pêches maritimes dans le pays. L'UE est un partenaire de taille pour le Maroc, qui y exporte quelque 240.000 tonnes de produits halieutiques par an, soit l'équivalent de 9,30 milliards de dirhams (en 2012, les exportations marocaines de produits halieutiques ont atteint 283.633 tonnes d'une valeur de 9,3 milliards de dirhams). Malgré le fait que les deux parties étaient tombées d'accord sur toutes les clauses du protocole d'accord de pêche maritime, le Parlement européen, rappelle-t-on, avait refusé de voter le 14 décembre 2011 ce protocole. Pour gérer la situation, et à la demande de l'Union européenne, le Conseil de l'Europe avait donné son feu vert à la délégation européenne chargée des affaires maritimes et de la pêche maritime pour entamer de nouvelles négociations avec le Royaume, sachant que l'accord cadre existant restera en vigueur jusqu'en 2015. Dans le cadre de ces négociations, a ajouté le ministre, le Maroc présente une offre qui se fonde sur les meilleures données scientifiques possibles sur l'identification des stocks en poisson exploitées, et par conséquent sur l'excédent exploitable et pouvant faire l'objet de négociation avec la partie européenne. La contrepartie versée par l'UE à la trésorerie nationale s'élève à 36,1 millions d'euros. La partie marocaine a fixé en concertation son homologue européenne les axes prioritaires de la politique nationale de pêche, qui devront bénéficier du soutien financier de cet accord de pêche Maroc-UE. 13,5 millions d'euros sont consacrés à cet appui pour moderniser et mettre à niveau la flotte de la pêche côtière (4,75 M euros par an pour son renouvellement), retirer les filets flottants tirés (moyennant un soutien de 1,25 M euros), développer la recherche scientifique, restructurer la pêche traditionnelle, mettre à niveau les circuits de commercialisation, mécaniser les moyens de débarquement et de sous-traitance et assurer la formation des organisations professionnelles opérant dans le secteur. 22,1 M euros seront versés au trésor de l'Etat. Répondant à une autre question concernant l'amélioration de la situation de la pêche côtière artisanale, le ministre s'est d'emblée félicité des résultats probants obtenus dans le cadre de l'application du plan Halieutis pour le développement durable et l'amélioration de la compétitivité du secteur des pêches au niveau des différentes pêcheries du pays. La mise en œuvre de cette stratégie s'est traduite, a-t-il dit, par l'élaboration d'une série de plans d'aménagement des pêcheries dans le souci d'assurer leur préservation et leur durabilité.