Ramadan dessine d'étranges expressions sur le visage d'un bon nombre de gens. Sourcils froncés, mâchoire crispée et regard inexpressif, ils errent dans les rues comme des zombies. Ils sont souvent furieux, déprimés et souvent agressifs. En proie aux manques de toutes sortes, ils guettent le moindre geste ou le moindre signe d'hostilité – n'importe – pour exploser. Ils piquent des crises de colère spectaculaire, voire parfois ébouriffante. Ces gens, ils sont partout. On les croise dans la rue. On a affaire à eux sur la route. Il y en a même qui habitent le même palier que nous. Dans certains quartiers populaires, ils s'entredéchirent, ils s'affrontent violement, verbalement et physiquement et parfois ils s'entretuent. Pour de vrai. Ils ne rigolent pas pendant le Ramadan. Le jeûne, ce n'est pas drôle. Ils sont privés de nicotine, de caféine et de toutes autres substances addictives contre leur gré. «Quelqu'un doit payer pour ça nom de dieu !», disent-ils. Si vous en voyez, fuyez !