Qu'il est le long le chemin vers la démocratie ! Les discours deviennent plus relatifs et même temporisent toute ardeur probable. Rien ne se fera totalement et l'approche asymptotique est préconisée à tout bout de champ. L'exaltation n'est plus de mise et on vit le pays tel qu'il est : en mutation sans qu'il change vraiment. La réalité est ainsi faite, imparfaite mais réformable. Le mouvement social se durcit, là où il s'exprime. Le bâton se fait poindre après que la carotte discursive n'a pu persuader la population de la bonne volonté de parer aux inégalités observées. Le gouvernement n'arrive pas à convaincre par ses alternatives et les risques de dérapage sont réels. Les extrêmes, y compris ceux qui profitent des inégalités, manœuvrent pour saborder l'apaisement nécessaire au dialogue et au dépassement de la crise. Côté cour ; des affaires judiciaires sont en cours. Si l'on subodore leur finalité ; leur développement s'étale dans le temps sans que l'on puisse deviner leur fin. A Marrakech, «l'atteinte à la sécurité spirituelle des citoyens et une infraction aux règles religieuses communément admises» a été invoquée pour interdire un livre après une polémique soutenue depuis une année. La même mentalité qui fait qualifier des humains de détritus par un ministre barbu du gouvernement, fait du lynchage en pleine rue une pratique rédemptrice du déchet à l'humain. Côté jardin; autant la presse spécialisée applaudit la réalisation de notre Tapie national par la vente d'une société issue du rachat et de la fusion de deux compagnies qui trainaient alors des casseroles financières, autant elle relève «le flou qui entoure encore l'aspect fiscal lié à cette opération».Il semble même qu'un riche ministre va engranger des centaines de millions suite à l'application de la loi des finances sur l'exonération des cessions d'actions et de parts du droit d'enregistrement. Il faut dire qu'en même temps les barrages se remplissent de vase et d'eau.Le traitement biologique des bassins versants par le reboisement n'étant pas une motivation, le ruissellement a pris la couleur de la roche érodée. Le moral est toutefois préservé des méfaits de la sécheresse, même si les intempéries vont de leurs effets sur la santé, sur le prix des légumes et des fruits et la qualité de certaines infrastructures.La Ligne grande vitesse fait l'objet de reportages pour permettre au ministre de parler de ces grandes gares qui se construisent alors que les chemins de fer restent actuellement bien en retard par rapport au service LGV qu'ils présentent.Notre approvisionnement en armes nous permet une deuxième place en Afrique. C'est une nécessité autant que l'éducation et la formation de notre capital humain qui nous range au 101èmerang mondial selon World Economic Forum en fin 2017. Nos cinéastes relèvent l'existence d'une pente menant vers le précipice. Se trouvant à son bord, le pas en avant se trouve entamé. Ils en sont devenus conscients et montrent que la route est longue pour que la société composite et en patchwork sort de l'obscurité passéiste et réactionnaire vers la clarté moderne et démocratique. Les camarades discutent de leur orientation politique en vue de la tenue de leurs congrès; d'autres, se trouvant largués, constituent une «tendance» alors qu'ils n'ont même pas eu l'intelligence de renouveler leur adhésion à l'instar de milliers d'autres. Faites-moi plaisir ou je pratique la nuisance, telle semble l'activité militante de ces fauteurs troublés par la sérénité partisane. L'opportunisme est bête et abêtissant ou comment arriver à regarder par la serrure avec les deux yeux en même temps. Le verdict de la Cour de justice de l'Union européenne sur l'accord de pêche Maroc-Union Européenne n'a pas eu l'effet escompté ni sur le prix du poisson ni sur la détermination de l'ensemble de notre peuple à consolider son intégrité territoriale. Les pays qui ont profité de la division du Maroc lors de la colonisation sont autant responsables que le voisin algérien dans la persistance de cette tension artificielle dans les rapports régionaux qui perdure et qui gonfle à chaque printemps. Anachronismes politiques, bêtises, qui font dire à un ami que «la démocratie tarde à prendre forme».