La Fédération anglaise est en pleine réflexion sur l'avenir de la Three Lions. Un des responsables, Sir Trevor Brooking, évoque déjà l'après Capello et la nécessité d'un sélectionneur anglais. Pendant ce temps, Steve McClaren, aujourd'hui à Wolfsburg, demande du changement en profondeur. On commence à s'activer en coulisse de la Three Lions. Une semaine après la fin de la Coupe du monde, trois semaines après l'élimination de l'équipe nationale en huitièmes de finale, l'heure est à la réflexion. Pas sur l'avenir immédiat puisque Fabio Capello a déjà été confirmé pour deux ans mais sur le successeur de l'Italien. A la Fédération, on souhaite installer un Anglais sur le banc. «Nous voulons entamer une nouvelle période où nous embaucherons des sélectionneurs anglais, et Fabio peut nous aider énormément à (...) faire la transition», a expliqué Sir Brooking à la BBC, reconnaissant que la décision de maintenir Capello était une «priorité» pour le «court terme». Visiblement, l'idée d'élargir les horizons de l'Angleterre avec des sélectionneurs étrangers, débutée il y a 10 ans avec Sven-Goran Eriksson, a déjà fait son temps. «Nous espérons que le Centre national de formation sera construit et qu'il servira de noyau central pour la formation future d'entraîneurs anglais». L'idée de Brooking est simple en fait. Utiliser Capello comme «formateur» de jeunes entraîneurs anglais. Stuart Pearce, entraîneur des Espoirs, est déjà dans le giron de l'Italien. Tout comme Ray Clemence, l'ancien gardien de Liverpool et superviseur des sélections jeunes. On évoque désormais la possibilité pour Alan Shearer, ex-attaquant vedette, de venir aussi. Ces bonnes intentions n'ont pas trouvé d'échos positifs auprès de Steve McClaren. L'ancien sélectionneur (2006-2008), arrivé à Wolfsburg cette saison après un passage réussi à Twente, qu'il a sacré champion des Pays-Bas, estime que le mal est bien plus profond. «Il faut arrêter de se focaliser sur un seul homme. Le mal est plus profond, il est à la racine du football anglais. A quoi cela sert-il d'avoir les talents s'il n'y a personne pour les développer? Regardons l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Espagne. Ils ont connu des difficultés et ils ont tout repris à zéro pour réussir. Il ne faut pas simplement rester à la surface du problème». Le refus de Alex Ferguson L'Angleterre entière est déçue par cette nouvelle. Sir Alex Ferguson a décliné par deux fois le poste de sélectionneur de l'équipe nationale. Le technicien écossais a refusé de s'engager pour un job qu'il juge «horrible». Sir Alex Ferguson ne s'est pas fait que des amis en révélant cette semaine qu'il avait décliné le poste de manager de l'équipe d'Angleterre par deux fois. Le technicien écossais affirme que ce poste est «un calice empoisonné» et «un travail horrible». La Fédération appréciera certainement le compliment. Le plus populaire des entraîneurs de Premier League a aussi ajouté qu'il ne voulait pas quitter Manchester United et que le fait d'être Ecossais est un «véritable handicap» pour un poste de sélectionneur qui attire l'ensemble des médias nationaux. The Guardian affirme que le coach, 68 ans aujourd'hui, a rejeté les propositions de la Fédération en 1996 et 1999: «Pour toutes ces raisons, c'était juste hors de question». Alex Ferguson ne mentionne pas ces conversations dans son autobiographie parue en 2000 sauf juste de brèves discussions. Depuis son arrivée à la tête de Manchester en 1986, le technicien écossais a remporté 26 trophées et a notamment réalisé un triplé coupe, championnat et Ligue des Champions en 1999.