Avec l'été qui s'installe confortablement, le mois de juillet a connu une dizaine d'incendies dans les régions du Nord, de l'Oriental et du sud. Quelques dizaines de hectares ont été ravagés. Rien qu'entre janvier et juillet 2010, 213 incendies de forêts ont été déclarés au niveau national ravageant ainsi une superficie de 1133 ha. Le sud-est, le Haut Atlas et l'Oriental sont les plus touchés, si l'on croit les statistiques officielles. Selon le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD), la période critique se situe plutôt dans la période allant de la deuxième moitié du mois d'août au début du mois septembre. Le Haut commissariat dispose d'une stratégie en matière de lutte contre les feux de forêts et d'un processus d'alerte, jugé «efficace». Il estime que la «nouvelle procédure opérationnelle» définit d'une manière claire «les attributions de chaque partenaire depuis l'alerte jusqu'à la maîtrise de l'incendie». Mais si la coordination et les responsabilités des intervenants directs (HCEFLCD, ministère de l'Intérieur, Forces armées royales (FAR), Gendarmerie royale, Protection civile, Forces Royales Air (FRA), les Forces Auxiliaires (FA) et Autorités locales) sont clairement définies, l'efficacité des interventions laisse souvent à désirer. Selon des spécialistes, les moyens techniques, la vitesse de réaction et la difficulté d'accès aux forêts demeurent les parents pauvres de la lutte contre les incendies. Aussi, si l'on considère que le Maroc connaît, annuellement, une moyenne de 230 incendies, dont le parcours moyen est de 5,3 hectares, c'est au moins un millier d'hectares de forêts qui sont ravagés par le feu. Et si l'on prend en compte d'autres sources, qui estiment que le parcours moyen est de 11 hectares par incendie, les dégâts sont doublés. Comme partout dans le monde, l'homme reste la principale cause des incendies de forêts, les conditions climatiques et naturelles interviennent pour peu dans la persistance du phénomène. Inutile de rappeler les méfaits causés par les ravages du feu à l'homme et à l'espace forestier. L'heure est donc à l'information et à la formation des populations forestières, surtout, en matière de prévention et de lutte contre les incendies, surtout que les causes directes sont connues. Malheureusement, le coût de ces incendies n'est pas une donnée quantifiable chez nous. Un meilleur investissement, avec l'acquisition de matériel aérien de haut niveau, est de nature à réduire drastiquement les pertes matérielles et humaines, à moyen terme.