Le Maroc et l'Union européenne approfondissent leur partenariat dans le domaine agricole. Les deux parties ont lancé conjointement la deuxième phase du soutien européen au Pilier II du Plan Maroc Vert. Un nouveau cap démarre portant sur un don de 670 millions de dirhams. Un engagement qui a été conclu, vendredi 18 juillet à Rabat, entre Rupert Joy, ambassadeur de l'Union européenne, Mohamed Boussaid, ministre de l'économie et des finances, et Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime. Cette convention, qui vient appuyer la politique sectorielle agricole du Maroc, se base autour d'un programme quadriennal visant à dynamiser et renforcer les performances de l'agriculture marocaine. L'ambition étant de rendre le secteur agricole plus compétitif et en conséquence contribuer à la sécurité alimentaire nationale. Une finalité partagée par le ministre de l'agriculture Aziz Akhannouch qui salue fortement l'intérêt porté par l'Union européenne à l'agriculture solidaire, l'un des piliers stratégiques du Plan Maroc Vert visant le développement de la petite agriculture. S'exprimant à cet égard, Mohamed Boussaid affirme que «ledit programme constitue un concours important pour l'atteinte des objectifs arrêtés dans le cadre du Plan Maroc Vert, notamment la sauvegarde des ressources naturelles et le désenclavement de certaines régions». Pour sa part , Rupert Joy a souligné que «l'amélioration du revenu agricole des petits exploitants tout en préservant les ressources naturelles constitue un des axes-clés de la coopération de l'Union européenne avec le Maroc». Et de poursuivre que «ce programme, qui met l'accent sur la prise en compte de la dimension environnementale et du changement climatique dans le développement agricole tout en favorisant une meilleure inclusion de la population féminine rurale et des jeunes dans les projets du Pilier II du Plan Maroc Vert, confirme l'importance que l'Union européenne accorde à un développement agricole équilibré et inclusif au Maroc». Le nouveau partenariat Maroc-Union européenne vient donc améliorer le revenu des petits agriculteurs conformément aux orientations du Plan Maroc Vert . La deuxième phase du soutien européen au Pilier II du Plan Maroc Vert s'inscrit par ailleurs dans la continuité des efforts engagés par l'Union européenne en faveur de l'agriculture familiale dans plusieurs régions du Royaume particulièrement à Meknès-Tafilalet, Fès-Boulemane, Oriental et Souss-Massa-Drâa. Une dynamique socio-économique sera donc enclenchée dans les régions les plus défavorisées, assurant ainsi une inclusion sociale de toutes les composantes de ces régions, notamment les femmes qui grâce aux dispositifs du Pilier II du Plan Maroc Vert ont réussi à confirmer leurs rôles dans la dynamique agricole du Maroc. Outre l'intégration sociale, le programme Maroc-Union européenne a pour priorités le renforcement de plusieurs filières de production dans les régions cibles. Citons dans ce sens l'oléiculture, la phoeniciculture, l'amandier ainsi que la filière viande rouge ovine. Le programme développera également la production du terroir comme il consolidera les capacités opérationnelles du ministère de tutelle.
Soutien européen à l'agriculture marocaine: Plus de 2,6 milliards DH à ce jour 2,6 milliards DH est le montant engagé par l'Union européenne durant les trois dernières décennies en faveur de l'agriculture marocaine, du développement rural et de la pêche maritime. Un accompagnement qui a été consolidé par le soutien à la stratégie nationale du Conseil agricole. Un don de 180 millions DH a été accordé dans ce sens, et ce sur une durée de 6 ans. Un dispositif qui est venu répondre aux besoins des petits agriculteurs leur rendant le financement plus accessible. L'objectif étant de contribuer à la mise en place d'une gouvernance du conseil agricole, de permettre l'accès des petits producteurs à un Conseil agricole de qualité ainsi qu'à l'amélioration des compétences des conseillers agricoles. Par ailleurs le premier programme d'appui au Pillier II du Plan Maroc Vert s'est articulé autour d'un financement de plus de 780 millions DH. Ce partenariat ratifié en 2010 s'est adressé à plus de 800.000 exploitants agricoles, soit 3 millions de ruraux et 10% de la surface agricole du Maroc. Le programme a concerné principalement les régions du Draâ, de l'Oriental, le Boulemane et le Tafilalet où a été déployé tout un dispositif de mise à niveau progressive des filières de la viande rouge ovine , du palmier-dattier, de l'oléiculture et autres produits du terroir. Bonne dynamique de l'agriculture solidaire Depuis le lancement du Plan Maroc Vert, la petite agriculture a connu une bonne dynamique. Le volet dédié à l'agriculture solidaire a connu, en effet, un bon déploiement marquant ainsi d'importantes avancées par rapport aux objectifs fixés initialement. Les derniers chiffres rapportés par le ministère de l'agriculture parlent d'un investissement de 6,3 milliards de dirhams aux premiers mois de l'année en cours, bénéficiant à 84 % de la population initialement ciblée. Ainsi, 492 projets ont été lancés depuis 2010 ciblant ainsi 720.000 bénéficiaires et couvrant plus de 733.000 hectares exploités. La trentaine de projets à ce jour achevés a contribué au redressement de la situation de 18.000 hommes et femmes exploitant près de 79.000 hectares. Les estimations tournent autour d'une amélioration de 32 % de leurs revenus. Sur les 227.471 hectares plantés à fin mars, 172.000 hectares ont été dédiés au secteur de l'oléiculture. La superficie plantée en cactus a atteint les 27.700 hectares au moment où celle de l'amandier s'est située autour de 18.600 hectares.