Signé en 2001 dans la capitale du Souss, la future zone de libre-échange arabe vient de se doter d'une structure technique qui veillera sur l'application de ce vaste programme. Appelé à être la première zone arabe où toutes les marchandises circuleront hors taxes, l'Accord d'Agadir vient d'accomplir un pas supplémentaire vers la concrétisation. Les quatre pays signataires, à savoir le Maroc, la Jordanie, l'Egypte et la Tunisie, ont finalisé, dimanche, une convention pour l'établissement du siège de l'unité technique chargée de mettre en place les rouages et les mécanismes dans cet ensemble. Cette unité technique qui sera basée en Jordanie sera financée par l'Union européenne pour un budget de 4 millions d'euros. Dans son contenu, l'Accord d'Agadir prévoit un accès préférentiel aux produits industriels des pays signataires, sur une période de dix ans, en convergence avec la zone de libre-échange euro-méditerranéenne, prévue en 2012. En attendant cette date butoir, les quatre pays concernés sont considérés comme un seul au niveau de l'Union européenne avec en prime, un accès détaxé pour les marchandises. Les premiers démantèlements tels que décidé dans l'esprit de l'Accord devaient concerner les barrières non-douanières, en particulier celles ayant trait aux aspects financier, administratif et technique imposés aux importations. Concernant les barrières douanières, les subventions, le dumping, les mesures préventives, les déséquilibres dans la balance de paiements, la propriété intellectuelle, les mesures sanitaires, seront appliquées les mesures adoptées par les accords pertinents de l'OMC. Les pays signataires font tous partie de la grande zone de libre-échange arabe, laquelle devait conduire à une baisse de 100% des tarifs douaniers à l'horizon 2005. D'où d'ailleurs le fait que l'Accord d'Agadir ait retenue aussi la date du premier janvier 2005 pour le début de l' exonération totale des produits industriels. Les termes de l'accord stipulent également l'application des règles d'origine arabo-méditerranéennes qui sont conformes aux règles d'origine euro-méditerranéenne. Pour le reste, les produits agricoles et ceux de l'agro-industrie devaient être libéralisés suivant le programme exécutif de l'accord de gestion et de développement des échanges commerciaux entre les pays arabes pour la création de la Grande Zone arabe de libre-échange. Le secteur des services sera, quant à lui, libéralisé conformément aux termes de l'accord général du commerce des services de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). L'Accord d'Agadir, outre le cadre incitatif au commerce qu'il propose, vise aussi à coordonner les politiques économiques des pays concernés dans le domaine du commerce extérieur, de l'agriculture, de l'industrie, des finances et des services. Les échanges entre ces quatre pays demeurent pour le moment très faibles. Une seule ligne maritime entre le Maroc et l'Egypte, et entre la Tunisie et le Maroc. Durant le premier semestre 2003, les flux entre le Maroc et l'Egypte atteignaient à peine 45 millions de dollars. Les deux pays comptent sur l'Accord d'Agadir pour porter ce montant à 200 puis 300 millions de dollars.