Les nouveaux chiffres du HCP au sujet du marché de l'emploi confirment la tendance de 2018, à savoir une embellie en termes de créations d'emplois et de taux de chômage. Mais cette embellie statistique cache des vérités dont certaines inquiétantes quand on y regarde de plus près. C'est le cas notamment du chômage de longue durée et du profil des chômeurs en termes de niveau d'instruction. Ainsi, les statistiques nous apprennent que sur les 1.200.000 chômeurs recensés, plus des deux tiers, presque 7 sur 10, sont à la recherche d'un emploi depuis plus d'un an. Même si, il est vrai, le chômage des jeunes diplômés interpelle plus au vu de la tranche d'âge concernée, l'ampleur du chômage de longue durée est un indicateur qui renseigne lui aussi davantage sur le niveau de régénération du marché. Effet d'obsolescence oblige, une personne qui trouve un emploi au bout de plusieurs années ne sera probablement pas opérationnelle dès le premier jour et aura nécessairement besoin d'une phase de recyclage. Le deuxième indicateur à regarder de près concerne le chômage selon le niveau d'instruction. Aujourd'hui, près de 25% des chômeurs n'ont aucun diplôme auxquels il faut rajouter un bon tiers qui a un niveau moyen, un Bac tout au plus. Donc, il y a aujourd'hui dans la nature quelque 600.000 jeunes marocains quasiment sans diplôme qu'il faudra aussi insérer. La réforme en cours de la formation professionnelle devra également adresser cette population qu'on ne pourra pas indéfiniment laisser en marge de la société.