A l'heure où le Maroc cherche encore sa voie pour réformer son système éducatif, il est des expériences de par le monde qui peuvent inspirer quant au modèle que l'on souhaite développer. Jusqu'à ce jour, tout ce qui a été produit comme littérature au Maroc en matière de réforme éducative a été presque exclusivement axé sur les aspects pédagogique, académique et organisationnel. Ce qui est normal étant donné que la finalité ultime d'une telle réforme est d'améliorer la qualité et le rendement de notre système. Or, on oublie souvent que l'enseignement, en dehors de son caractère social ou sociétal, est en définitive aussi un secteur d'activité éminemment économique. En d'autres termes, si demain une réforme globale, sérieuse et courageuse devait être vraiment enclenchée, cela ne pourrait se faire qu'avec le seul effort du public. La réussite de la réforme ne pourra pas se faire sans l'implication des opérateurs privés qui, eux, recherchent bien entendu la profitabilité sans oublier la performance. Il y a dix ans, le secteur privé fuyait comme la peste le secteur agricole considéré comme moribond, voire désespéré. Aujourd'hui, grâce à la confiance et à l'attractivité redonnée à travers le Plan Maroc Vert, les investissements privés dans le secteur primaire sont un élément clé de la réussite. On peut en dire de même pour l'enseignement qui peut lui aussi devenir un secteur économique majeur et pourvoyeur d'emplois. De l'autre côté de l'Atlantique, dans l'Etat américain du Massachusetts, dont la capitale est Boston, le premier secteur de l'économie et le premier employeur c'est l'éducation. L'Etat a misé sur l'éducation et il compte aujourd'hui plus d'une cinquantaine d'universités de haut niveau dont les célèbres Massachussetts Institute of Technology (MIT) et Harvard. Depuis 1946, l'Etat du Massachussetts compte à son actif 140 prix Nobel, soit une moyenne de deux prix Nobel par an. Et tout cela contribue à augmenter la valeur de son économie basée non pas sur l'industrie mais sur le savoir…