L'action publique est un tout. Les ministères, départements et diverses administrations ne fonctionnent pas en silos. Et c'est ce qui rend les politiques publiques complexes. Que ce soit une grande stratégie, un programme national ou une simple action de terrain, la mise en œuvre implique le plus souvent une multitude d'acteurs publics. D'où la nécessité d'un minimum de convergence et de coordination. Quand le ministère de l'industrie, par exemple, décide d'aller en guerre contre les produits défectueux qui sont importés et vendus sur le marché marocain, il ne peut pas le faire sans la coordination avec d'autres départements et administrations, notamment le ministère de l'intérieur dont relèvent les brigades de contrôle sur le terrain ou encore celui des finances à travers les services de la douane. On peut en dire de même pour la gestion d'un aéroport comme Mohammed V. Certes, l'ONDA est l'office à qui revient la tâche d'exploiter et de gérer une telle infrastructure, mais dans un aéroport il y a également des portions qui relèvent de la DGSN, de la douane et d'autres services et qui ont un impact direct sur le fonctionnement et le niveau de performance de l'aéroport. Les situations d'une telle complexité, il en existe à l'infini même dans les entreprises privées. Mais le manque de convergence et de coordination apparaît au grand jour quand il affecte directement le service public. Raison pour laquelle, quand bien même l'action publique serait bien conçue au départ, son impact se trouve réduit, voire anéanti si les pouvoirs publics ne travaillent pas sérieusement sur la convergence entre acteurs publics. Et au moment où la réflexion à un nouveau modèle est sur le point de démarrer, les équipes qui auront la charge de modéliser le développement devront absolument mettre la question de la convergence au centre du débat…