Le Conseil de la Nation (Sénat) algérien a adopté jeudi à Alger une nouvelle loi sur les hydrocarbures destinée à ouvrir ce secteur "stratégique" aux capitaux étrangers, a-t-on appris de source officielle. Le projet de loi gouvernemental avait été adopté le 20 mars dernier par l'Assemblée populaire nationale (APN). La loi sur les hydrocarbures, datant de l'époque du parti unique du Front de libération nationale (FLN) et du socialisme étatique, avait déjà été réformée dans les années 1990, permettant l'entrée de sociétés étrangères dans l'exploitation du pétrole et du gaz, sous monopole absolu de l'Etat. Le nouveau texte de loi, qui a reçu l'aval de la puissante centrale syndicale de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) après plusieurs années d'opposition, ambitionne d'aller encore plus loin au nom du "pragmatisme" et de "l'efficacité économique". Désormais, les sociétés étrangères peuvent avoir jusqu'à 70% des hydrocarbures découverts, voire 100% si la société d'Etat Sonatrach, qui reste sous contrôle étatique, juge une découverte sans intérêt pour elle. Selon le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, l'objectif de la loi "est d'attirer davantage d'intervenants dans le domaine de la recherche, de la prospection, donc plus de pétrole, plus de gaz, plus de richesse". La nouvelle loi doit, notamment, faciliter l'adhésion prochaine de l'Algérie, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).