Elles devraient tourner au ralenti en ce premier semestre La première moitié 2020 est-elle fichue pour les ventes automobiles? Après une année 2019 assez morose pour les ventes du neuf, le début de l'année 2020 est bien parti pour être un prolongement de l'année écoulée. Et pour cause. La majorité des vendeurs sondés craint un effet d'attentisme des clients qui ont souvent tendance ces dernières années à retarder leurs achats jusqu'au Salon de l'automobile, Auto-Expo. «Bien évidemment, il va falloir attendre les chiffres définitifs de ce premier trimestre 2020. Cependant, les clients ne veulent pas passer à l'acte le plus souvent, préférant attendre le salon pour profiter des offres proposées par les concessionnaires. Nous nous retrouvons dans une situation pour le moins paradoxale où l'Auto-Expo dope sensiblement les ventes mais les mois précédant cet événement peuvent être, disant, «trop calmes» en ce qui concerne les ventes», affirme un acteur du marché. L'attente risque de durer un peu plus cette année puisque, Ramadan oblige, le salon devra probablement avoir lieu au début de l'été. Cela dit, la situation est un peu particulière cette fois puisque le bilan des ventes des véhicules neufs a été clôturé en 2019 sous le signe de la baisse. Les chiffres sont édifiants. Selon les statistiques officielles de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam), les ventes de véhicules neufs dans le Royaume ont enregistré une baisse de 6,15 % comparativement à 2018 avec seulement 165.918 unités écoulées. Ce sont les véhicules particuliers qui ont pâti de la situation avec 148.189 véhicules commercialisés en 2019, soit une baisse de 9,1% par rapport à 2018 alors que les véhicules utilitaires légers (VUL) sont parvenus à tirer leur épingle du jeu avec des ventes de l'ordre de 17.729 unités, soit un bond de 24,14% par rapport à 2018. Le démarrage de l'année 2020 qui devrait être une année de reprise pour les différentes marques a été plutôt poussif confirmant ainsi le climat d'attentisme. Le mois de janvier a connu une baisse de -1,15% des ventes de voitures neuves par rapport à la même période en 2019. Selon l'Aivam, quelque 12.504 unités ont été écoulées durant le 1er mois de l'année en cours contre 12.649 voitures vendues sur la même période de l'année passée. Et c'est toujours le segment des véhicules particuliers (VP) qui semble le plus pâtir de la situation avec une baisse de -3,61% (11.189 véhicules vendus en janvier 2020 contre 11.608 véhicules écoulés en janvier 2019). Cette baisse qui semble s'inscrire dans le temps n'est probablement pas due à l'attentisme de clients potentiels en quête de bonnes affaires mais elle serait également due à des décisions sur le plan réglementaire. En effet, au cours de 2019, une décision a été prise pour mettre fin aux offres LOA à 0%. «Cette décision a créé comme une sorte de frein psychologique chez les acheteurs. Car il faut préciser que la décision des autorités était plus destinée à mieux réguler certaines offres qui promettaient des taux à 0% pour les clients et éviter surtout les publicités mensongères», conclut notre source. Fin de la LOA ? La décision avait eu l'effet d'un véritable séisme à la fois pour les concessionnaires et les acheteurs. En avril 2019, une décision avait été prise pour mettre un terme aux offres LOA (Location avec option d'achat) à 0%. Tout était parti d'une correspondance de la part de la banque centrale fin 2018. BAM avait en effet, interdit en ce qui concerne l'affichage publicitaire de communiquer sur les offres de financement sans spécifier l'organisme de financement concerné. Bank Al-Maghrib avait, en outre, exigé de respecter les dispositions des articles 100 à 102 de la loi sur la protection du consommateur. Il faut préciser que l'article 100 en question dispose qu'on «entend par crédit gratuit, dans la présente section, tout crédit remboursable sans paiement d'intérêts». De son côté, l'article 101 stipule que «toute publicité effectuée dans le lieu de vente comportant la mention «crédit gratuit» ou proposant un avantage équivalent doit indiquer le montant de l'escompte consenti en cas de paiement comptant. Toute publicité comportant la mention «crédit gratuit» doit porter séparément sur tout produit, bien ou service».