Le ministre de tutelle interpellé par les députés sur la situation de ces établissements La situation des polycliniques de la CNSS prend une dimension politique. Alors que le dossier de l'externalisation de ces établissements hospitaliers relevant de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale refait surface, le ministre de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle devra s'expliquer ce mercredi devant les députés de la première chambre. La commission parlementaire permanente chargée des secteurs sociaux à la Chambre des représentants doit consacrer une partie du débat à l'implication de ces polycliniques dans la lutte contre la pandémie du coronavirus au Royaume mais la gestion de ces structures et leur situation actuelle et future seront au centre des discussions. Le ministère de tutelle va saisir l'occasion pour s'expliquer sur les informations faisant état de l'activation du chantier de l'externalisation des polycliniques. Un dossier qui risque d'exacerber les relations avec les syndicats et une partie de l'opposition parlementaire. L'Union marocaine du travail (UMT) a déjà annoncé la couleur il y a quelques jours. Ce syndicat majoritaire au sein de la CNSS a dû tout simplement réitérer son rejet de toute «tentative de privatisation». Dans un communiqué, la Fédération nationale du personnel de la sécurité sociale affiliée à l'UMT a rejeté en bloc le projet ajoutant que «les autorités de tutelle ont eu recours à cette décision d'une manière unilatérale faisant fi de la démarche participative». La même source avait expliqué sa position par le fait que ces structures sont «détenues par les travailleurs et ne sont de fait pas éligibles à une procédure de privatisation». Les syndicalistes semblent déterminés à aller jusqu'au bout. Dans ce sens, le syndicat a mis en garde contre ce qu'il qualifie de «démarche unilatérale concernant l'avenir de ces polycliniques» affichant sa volonté «de s'opposer à ce projet» et de recourir à toutes les formes de protestation légitimes et légales. Il faut préciser enfin que la volonté d'externalisation vient selon les responsables publics pour la mise en conformité de la situation de ces structures avec le cadre légal, notamment l'article 44 de la loi 65-00 relative à l'Assurance maladie obligatoire (AMO) interdisant à un organisme gestionnaire d'un ou plusieurs régimes de l'AMO de cumuler le pilotage d'un régime d'assurance maladie et la gestion de structures assurant des prestations de soins et d'hospitalisation. La réunion de la commission permanente des secteurs sociaux ce mercredi permettra de connaître la position gouvernementale sur le sujet. Elle permettra surtout de savoir si l'Exécutif est déterminé lui aussi à aller jusqu'au bout dans cette entreprise. D'autres équipes gouvernementales avaient essayé avant d'abandonner. Qui des syndicats ou du gouvernement aura le dernier mot cette fois-ci ? Affaire à suivre.