Elle se tient à la chambre criminelle près la Cour d'appel d'El Jadida pour confirmer aux trois magistrats qu'elle a été violée par ce jeune homme qui se tient au box des accusés. Quant à ce dernier, il prétend qu'il ne se souvient de rien car, dit-il, il était sous l'effet de l'alcool, pour ne pas être jugé coupable ou bénéficier des circonstances atténuantes. Mais le mis en cause ne sait pas que le fait d'avancer avoir été ivre n'est pas en sa faveur. Au contraire, il s'agit d'une circonstance aggravante. Cette mère de deux enfants, âgée de vingt-et-un ans, précise à la Cour qu'elle était chez elle, la nuit, en compagnie de ses deux enfants, quand elle a entendu l'aboiement de son chien. Réveillée en sursaut ainsi que ses enfants, elle est restée clouée à son lit. En fait, son mari qui travaille à Jorf Lasfar ne retournait, chez lui, au douar Elaâbabsa relevant de la commune rurale Haouzia, province d'El Jadida, que chaque week-end. Tout d'un coup, elle remarque la lumière provenant d'une torche qui s'approche de sa chambre, ajoute-t-elle à la Cour. Horrifiée, elle se fixe sur son lit sans pouvoir pousser un cri ou demander secours. Enfin, un jeune homme, son voisin, fait irruption dans sa chambre, armé d'un couteau. Il la menace de la tuer si elle ne lui cède pas. Il lui met le couteau sous la gorge tout en l'ordonnant de se dénuder. Elle n'avait pas le choix surtout qu'il a également menacé de tuer ses deux enfants si elle faisait de la résistance. Les larmes aux yeux, elle s'est exécutée. Dès qu'il a terminé, a-t-elle précisé à la Cour, il a pris la fuite et elle a quitté sa chambre pour aller en courant demander secours à ses voisins. Son beau-frère qui s'est réveillé enfin a téléphoné à son mari qui s'est aussitôt dépêché au douar. Tous les deux ont commencé à chercher le mis en cause. En le trouvant, ils lui ont ligoté les mains et les pieds avec une corde et ont alerté le cheikh du douar qui, à son tour, a informé les gendarmes... Verdict : Dix ans de réclusion criminelle.