L'implication des Marocains résidant à l'étranger paraît plus que plausible avec la possibilité de participer en monnaie nationale mais surtout en devise étrangère, le cas échéant en dirham convertible. L'emprunt national est de retour. L'objectif est bien évidemment pour le gouvernement de mobiliser un maximum de fonds. Encouragés par le fort engouement des ménages et l'appétit des investisseurs pour des opérations en Bourse ces dernières années, les responsables espèrent un remake. A mesure que le temps avance, les interrogations fusent. L'une d'elles concerne la participation des MRE. Quel rôle pourront-ils jouer? Les responsables vont-ils cibler les Marocains résidents et non résidents ? Si les finances publiques ont pu limiter la casse en 2020, le gouvernement via le département des finances espère rebondir rapidement en 2021. Parmi les armes dégainées par les autorités gouvernementales, il y a l'emprunt national. Pour rappel, un amendement introduit au PLF institue au profit des personnes physiques une exonération des intérêts payés par l'Etat. L'opération est en cours de préparation avec les parties prenantes du secteur. Le gouvernement, vu l'ampleur de l'opération, joue la discrétion. Une chose est sûre en tout cas. Les responsables veulent ratisser large pour convaincre un maximum de Marocains de jouer le jeu. Dans ce sens, l'implication des Marocains résidant à l'étranger paraît plus que plausible avec la possibilité de participer en monnaie nationale mais surtout en devise étrangère, le cas échéant en dirham convertible. Techniquement, cette éventualité est très faisable sur le terrain. Le gouvernement peut se faire accompagner par le réseau bancaire marocain dans certains pays européens. Certains pays du Moyen-Orient pourraient être également touchés. Les MRE remplissent théoriquement tous les critères. L'emprunt national sera ouvert devant les Marocains, tous les Marocains et le lieu de résidence ne devrait potentiellement pas poser de problème. Aussi, les MRE représentent sur le papier une capacité d'épargne et de participation très importante qui plus est, pourra se faire en devise. Dans le contexte économique et financier actuel, le Royaume est très demandeur en rentrées de devise. Le but est de pallier le manque à gagner dans un secteur comme le tourisme dont la convalescence pourrait prendre un peu plus de temps, au moins jusqu'à la deuxième moitié de l'année en cours. Aussi, le Maroc entend renforcer son matelas de devises étrangères pour se mettre dans une situation définitivement confortable vis-à-vis des bailleurs de fonds étrangers. A noter enfin que le Maroc va renouer avec l'emprunt national en 2021, avec l'une des pratiques du bon vieux temps. Dans ce sens, les plus nostalgiques se rappellent les spots publicitaires à la télévision publique ainsi que la seule et unique chaîne privée de l'époque appelant le grand public à investir dans les bons du Trésor. Concrètement, la disposition apportée par le gouvernement avant l'adoption du budget 2021 institue une exonération fiscale des intérêts payés aux personnes physiques résidentes qui ne sont pas soumises à l'impôt sur le revenu selon le système de résultat net réel ou simplifié, sur les bons du Trésor émis jusqu'en 2021 et dont les intérêts sont payés en 2021. Une mesure qui préparerait le terrain au lancement d'un emprunt public d'envergure au cours des prochains mois. Il va falloir donc attendre l'adoption définitive du budget. Le compte à rebours commence déjà pour une opération financière d'envergure qui permettra probablement au pays d'aborder l'avenir avec plus de sérénité. Finances Selon le bilan statistique du ministère des finances, les chiffres réalisés par le Trésor en 2020 sont en ligne avec les prévisions de la loi de Finances rectificative. Dans le détail, le déficit budgétaire a atteint à fin décembre 7,6% du PIB, soit 82,4 milliards de dirhams. Un résultat en conformité avec la loi de Finances rectificative. Aussi, l'année 2020 a été marquée par un trend soutenu des recettes avec un taux d'exécution des recettes ordinaires qui s'est situé à 103%. Une performance qui résulte du bon comportement des recettes fiscales. Elles ont dégagé à fin décembre une plus-value de 13 milliards de dirhams ayant permis de compenser les moins-values constatées au niveau des recettes non fiscales, notamment en termes de financements innovants (-11,5 milliards DH) et de recettes et produits de cessions d'actifs en provenance des établissements et entreprises publics (-5 milliards DH). Aussi, les dépenses ordinaires ont été contenues à 231,9 milliards de dirhams, soit un taux d'exécution de 97,7% comparé aux prévisions de la loi de Finances rectificative 2020. Ce niveau a été atteint grâce aux économies réalisées au titre des biens et services et des intérêts de la dette.