Né à l'occasion de la fameuse affaire dite des "jeunes satanistes", le collectif Démocratie et Modernité est rapidement devenu une plate-forme informelle de lutte contre les idéologies obscurantistes. Le "collectif Démocratie et Modernité" est une instance informelle qui a vu le jour, il y a quelques années déjà, regroupant, au départ, une quinzaine de personnalités, membres d'associations actives sur la scène nationale ou de simples intellectuels sans aucune étiquette politique ou associative. Sans prétendre constituer un cadre légal et structuré, ces intellectuels n'avaient pratiquement qu'un point commun : une volonté de défendre farouchement des idées, des valeurs, des principes, bref, un certain modèle socioéconomique, caractérisé, comme l'indique le nom du collectif par la modernité et la démocratie. En fait, tout le monde savait que le collectif n'avait qu'un seul souci, à savoir combattre les idées extrémistes des islamistes. Parmi ces personnes, il y avait Abdelali Benamour, Noureddine Ayouch, Abderrahim El Harouchi, etc. Le premier dossier sur lequel ce collectif s'est penché et a dû prendre position : l'affaire des 14 jeunes poursuivis par la justice pour activités sataniques. A cette occasion, le collectif Démocratie et Modernité a multiplié les communiqués et ses membres ont occupé une large place dans la scène médiatique. Leur but bien évidemment était de défendre l'intérêt des 14 jeunes qui risquaient de lourdes peines d'emprisonnement, mais également de débattre des limites à ne pas dépasser des lignes rouges. Le collectif a ainsi, à travers son militantisme, imposé un débat sur l'étendu du champ religieux et judiciaire. En tout cas, l'initiative spontanée de ces intellectuels de créer cette plate-forme informelle de discussion et de débat a atteint son apogée au lendemain des attentats du 16 mai. Depuis, le collectif n'a cessé de drainer des sympathisants et des adhérents. A chaque fois, il a été question de reconvertir ce "salon intellectuel" en véritable association organisée et structurée. Mais à chaque fois, la majorité des membres le refusaient. Ils n'avaient ni porte-parole ni président, ni structures, sauf peut-être un comité de pilotage qui n'a aucun véritable pouvoir délibérant. Ce dernier s'est réuni juste avant les vacances d'été. Faute de bras de fer idéologique entre les islamistes et les laïcistes, le nombre des adhérents commencent sérieusement à diminuer.