L'exposé détaillé et chiffré du ministre en charge du budget, Fouzi Lekjaa, devant les députés sur le phénomène mondial de la hausse des prix ne devrait en toute logique laisser aucune place à la spéculation voire la désinformation. Le cycle infernal du renchérissement des produits de base et matières premières frappe les pays du monde entier même si c'est avec des degrés de gravité différents. L'exemple le plus instructif présenté hier par le ministre est celui des Etats-Unis. Le pays est classé premier producteur au monde de pétrole, ce qui n'a pas empêché les prix à la pompe de grimper à des niveaux historiquement élevés. Quid alors de pays non producteurs comme le Maroc ? Surtout s'il l'on sait qu'en plus de l'envolée des cours de la matière première, les pays importateurs doivent faire face à la flambée d'une autre composante du coût, à savoir le transport et le fret. Ce qui vaut pour les hydrocarbures est tout aussi valable pour des denrées aussi stratégiques pour le monde que sont les produits alimentaires, les céréales, notamment le blé, les engrais à cause de la panne que connaissent deux producteurs majeurs que sont la Russie et l'Ukraine ou encore les composants électroniques, semi-conducteurs, minerais et autres. Persister à vouloir lier la situation actuelle à une quelconque politique ou décision publique alors qu'il s'agit bel et bien d'une stagflation mondiale, c'est faire preuve au mieux d'ignorance, au pire de mauvaise foi… En revanche, le débat constructif doit toujours rester ouvert quant aux solutions possibles pour atténuer les effets sur le citoyen.