La régionalisation, la digitalisation, l'optimisation des ressources matérielles et humaines, l'autonomie, la formation, une gouvernance rigoureuse et performante… La réflexion sur une réforme profonde et sérieuse de la santé semble aujourd'hui se transformer en des actes concrets donnant ainsi corps à un chantier qui a depuis tout temps constitué une priorité royale au plus haut niveau. Le plan de bataille dévoilé par le chef du gouvernement pour une réforme véritable du système sanitaire national semble contenir, en plus des prérequis classiques connus depuis longtemps, des ingrédients qui faisaient défaut. C'est probablement pour ce manque que les tentatives de réformes dans le passé restaient toujours inachevées et n'atteignaient que partiellement les objectifs. Parmi ces ingrédients, la créativité qui permet d'imaginer des solutions d'un nouveau type, plus adaptées aux contraintes parfois incompressibles. Aujourd'hui, par exemple, la problématique des effectifs de la santé ne peut mathématiquement pas être solutionnée à travers seulement la formation. Car même si des efforts et moyens importants sont déployés dès aujourd'hui, le temps technique de la formation suppose que les premiers résultats ne seront perceptibles que dans 7 à 8 ans au minimum pour un médecin et entre 2 à 4 ans pour un infirmier. D'ici là, et au vu de l'urgence, la généralisation de l'accès aux services de santé passera nécessaire- ment par une révolution dans le mode de gestion des effectifs et des moyens en général. La télémédecine peut également constituer un exemple des nombreuses ruptures dont la santé a besoin en urgence.