Le Hamas, grand vainqueur des élections du 25 janvier, n'a pas réussi à former un gouvernement de coalition. Mahmoud Abbas, n'ayant pas d'autres alternatives, devait hier soir accepter la formation du mouvement radical. Deux semaines avant la date-limite, le mouvement Hamas a réussi à former son gouvernement, sans toutefois réussir à former une coalition. Vainqueurs des élections du 25 janvier, les islamistes n'ont pas pu convaincre les autres principales formations palestiniennes - à commencer par le Fatah, qui dirigeait l'Autorité palestinienne depuis sa création en 1994 -, à les rejoindre dans une coalition. Après la victoire du Hamas aux législatives du 25 janvier, Israël tente d'isoler le nouveau gouvernement palestinien. Une tâche qui pourrait être facilitée par l'absence, au sein du gouvernement palestinien, des factions modérées comme le Fatah. Le parti de Mahmoud Abbas a en effet refusé de participer au gouvernement dominé par le Hamas. «Après avoir consulté en profondeur toutes les factions, le Mouvement (de la résistance islamique) a décidé d'avancer et de former le gouvernement», a expliqué le Premier ministre désigné, Ismaïl Haniyeh. «Le Mouvement a décidé de laisser la porte ouverte à toutes les factions qui n'ont pas encore rendu leur décision finale, comme nos frères du FPLP,» a-t-il ajouté. Il a, toutefois, souligné que le Hamas devait se réunir avec le président Mahmoud Abbas, dimanche soir, pour lui présenter la composition définitive du gouvernement et discuter de la présentation du gouvernement devant le Parlement. Des proches du président de l'Autorité palestinienne avaient indiqué un peu plus tôt qu'il n'avait pas l'intention de refuser la composition du gouvernement que le mouvement islamiste va lui soumettre. Mais il pourrait faire pression sur le mouvement radical pour qu'il amende le programme de son gouvernement, préconisant la résistance par tous les moyens contre l'occupation israélienne. Le Hamas, qui a battu le Fatah lors des élections législatives palestiniennes du 25 janvier dernier, refuse de reconnaître l'Etat juif, de renoncer à la résistance armée et de respecter les accords existant entre Israël et les Palestiniens, malgré les injonctions de la communauté internationale et des principaux pays donateurs. Ismaïl Haniyeh leur a toutefois enjoint de ne pas couper leur aide. «Menacer de supprimer ces aides reviendrait à punir un peuple libre parce qu'il a mis en œuvre la démocratie en toute équité et en toute transparence», a déclaré Ismaïl Haniyeh. La présentation du gouvernement du Hamas intervient à un moment critique pour le chef de l'Autorité palestinienne. Le président palestinien Mahmoud Abbas a largement perdu de sa crédibilité après le raid, lancé, mardi 14 mars, par l'armée israélienne contre la prison palestinienne de Jéricho. Le responsable palestinien en charge des négociations Saëb Erakat a pressé la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d'obliger Israël à remettre à l'Autorité palestinienne Ahmad Saadat, chef du FPLP, et les autres prisonniers capturés lors du raid contre la prison de Jéricho. Aux termes d'un accord international, ces derniers y étaient détenus sous la surveillance de Britanniques et d'Américains jusqu'à mardi matin, peu après le début de l'opération israélienne. M.Erakat a adressé des messages aux deux pays soulignant leur responsabilité concernant les prisonniers, selon son bureau.