Malgré les critiques, les Américains continuent d'effectuer des transferts de prisonniers vers Cuba mais aussi leurs opérations sur le sol afghan. Aux dépens de civils. Lundi, la base américaine de Guantanamo (Cuba) a reçu trente-quatre nouveaux prisonniers, portant le total des détenus dans le camp à 254. Originaires de quelque 25 pays, ces anciens Taliban ou membres du réseau d'Al-Qaïda, amenés - comme leurs prédécesseurs - avec menottes, entraves, et gants, ont rejoint les 62 prisonniers déjà transférés la semaine dernière. Au moment où la Maison-Blanche annonçait que la Convention de Genêve sur les prisonniers de guerre s'appliquerait aux Taliban, mais pas aux membres du réseau d'Oussama Ben Laden… Sur le terrain afghan, les frappes américaines continuent de faire l'objet de vives critiques. Lundi, le vice-ministre afghan des Affaires étrangères, Mirza Ali, a déclaré que le missile américain tiré la semaine dernière dans le village de Gorbaz, à l'Est, avait tué des civils, et non des membres d'Al-Qaïda, comme annoncé par le Pentagone. Les villageois «ramassaient des morceaux de bombe explosée, lorsqu'ils ont été attaqués», a déclaré M. Ali. «D'après ce que nous savons, et selon les habitants, ils étaient innocents». Répondant à ces accusations, Washington s'est dit convaincu ce mardi que le missile tiré par un drone de la CIA (avion sans pilote) avait atteint la cible visée. Une cible que Victoria Clarke, porte-parole du département de la Défense, n'a pas su préciser à la presse. A la suite de l'opération, mercredi, Les Etats-Unis avaient déclaré que l'attaque avait atteint des dirigeants présumés du réseau Al-Qaïda. Une équipe dépêchée sur place soupçonne même l'une des victimes d'être Ben Laden lui-même…