Des djihadistes et des rebelles ont été contraints de se retirer hier des secteurs clés de la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, après que les forces du régime syrien eurent encerclé ces positions, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait hier l'annonce du retrait des combattants djihadistes de la ville de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb, ainsi que des secteurs dans le nord de la province voisine de Hama dans laquelle se trouve notamment un important poste d'observation turc. Le nord-ouest de la Syrie, notamment la province d'Idleb, est la cible depuis fin avril de bombardements quasi quotidiens de Damas et de son allié russe, qui ont tué plus de 880 civils selon l'OSDH. Toutefois, des porte-paroles du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, ainsi que du Front national de libération ont nié catégoriquement ces allégations, évoquant ainsi un « redéploiement » tactique en vue de « poursuivre la résistance » après « d'intenses bombardements du régime ». La région d'Idleb est censée être protégée par un accord sur une « zone démilitarisée », conclu en septembre 2018 par Ankara, qui soutient les rebelles, et Moscou. La création de cette zone démilitarisée vise à séparer les forces du régime syrien des zones tenues par les rebelles. En vertu de cet accord, la Turquie a établi des postes d'observation dans la région d'Idleb. Lundi dernier, la Turquie avait dépêché un convoi militaire d'environ 50 véhicules, après l'entrée des forces pro-régime dans Khan Cheikhoun. Mais celui-ci avait dû s'arrêter après des bombardements russes et syriens. La Turquie a fermement condamné cette attaque. Et de préciser qu'après huit ans de guerre, la province d'Idleb échappe toujours en partie au contrôle du régime. Elle compte différents groupes rebelles ainsi que des combattants djihadistes. Des centaines de milliers de déplacés, souvent forcés de fuir d'autres zones de combat, vivent dans cette région, faisant craindre à l'ONU une catastrophe humanitaire en cas de poursuite des combats.