La Corée du Nord a détruit mardi le bureau de liaison intercoréen situé sur son sol qui était un des symboles de la détente sur la péninsule, faisant ainsi monter les tensions après des semaines d'attaques verbales contre le Sud. La démolition du bureau de liaison intercoréen concrétise les menaces de Kim Yo Jong, la puissante cadette du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui avait menacé ce week-end de réduire en ruines cette institution « inutile ». Des images de l'explosion diffusées par la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, ont montré la déflagration sur plusieurs bâtiments de la zone industrielle de Kaesong, située à proximité de la Zone démilitarisée (DMZ). Une tour a proximité s'effondre partiellement tandis que des colonnes de fumée s'élèvent. A l'issue d'une réunion d'urgence, le Conseil de sécurité nationale sud-coréen a annoncé qu'il « réagirait fortement » si Pyongyang « continuait de prendre des mesures aggravant la situation ». « Toute la responsabilité des répercussions de cette action reposera sur le Nord », a-t-il dit. Des appels au calme ont émanés des grandes capitales. Washington a exhorté la Corée du nord à « s'abstenir de tout nouvel acte contreproductif, et le Kremlin, qui a jugé « préoccupante » la situation sur la péninsule coréenne, a appelé « toutes les parties à la retenue ». De son côté, l'Union européenne, par la voix de son chef de la diplomatie Josep Borrell, a jugé l'attitude de Pyongyang « inacceptable », l'enjoignant à éviter « toute nouvelle mesure provocatrice et dommageable ». Située dans la zone industrielle de Kaesong, où des entreprises sud-coréennes faisaient naguère travailler des ouvrier du Nord en versant leurs salaires à Pyongyang, le bureau de liaison se voulait lors de son ouverture en septembre 2018 le symbole de la détente apparue cette année-là sur la péninsule.