Dans un entretien accordé au site moroccotelegraph, Mohammed Ali Lazreq, ambassadeur du Maroc en Turquie, affirme qu'entre le Maroc et Israël il n'y a pas eu de «normalisation, mais une reprise des relations». Dans un entretien accordé au site moroccotelegraph, Mohammed Ali Lazreq, ambassadeur du Maroc en Turquie, rappelle les positions constantes du Maroc relativement à la question palestinienne. «Le roi Mohammed VI, en sa qualité de président du comité Al-Qods, a tenu à présenter au président de l'Autorité palestinienne les assurances de l'immuabilité de la position du Maroc. Ce n'est pas un hasard si ces assurances ont été données à quelques heures d'intervalle de l'appel téléphonique que le souverain a eu avec l'ancien président américain [Donald Trump]». Le roi Mohammed VI a également souligné et clarifié cette position lors de la conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien, au cours de laquelle «la position constante, constante et inchangée du Maroc» sur la cause palestinienne a été réitérée. Par conséquent, le monde entier doit être assuré que le Maroc, sous la direction avisée du monarque, est déterminé à continuer de promouvoir la paix et la stabilité au Moyen-Orient. «Nous croyons comprendre que cela peut être possible grâce à une solution finale et globale consécutive à des pourparlers entre Israël et la Palestine. C'est pourquoi nous restons attachés au droit des Palestiniens d'établir leur État indépendant». Normalisation ou reprise ? «Rabat et Tel-Aviv ont normalisé leur relation en 1993 et ont continué à gérer des bureaux de liaison pendant près d'une décennie. Le Royaume a été salué et félicité par de nombreux pays et institutions internationales, pour la déclaration de reprise des relations avec Israël. Cela ne fait que témoigner du rôle clé du Maroc sur la scène internationale, en ce qui concerne les enjeux régionaux et globaux» affirme l'ambassadeur. Les relations bilatérales turco-marocaines progressent sans cesse. Sur le plan politique, «les relations entre les deux pays reposent principalement sur un soutien mutuel et sans ambiguïté à l'intégrité territoriale et au rejet du séparatisme; convergence des vues sur plusieurs questions internationales; bonne coopération au sein des instances internationales grâce au soutien réciproque des candidatures de chaque camp» indique M. Lazraq. Sur le plan économique, la signature d'un accord de libre-échange (ALE) a été accompagné par «d'autres instruments et mesures ont également été mis en place en parallèle, afin de promouvoir l'investissement et de renforcer le climat des affaires, comme la convention de double imposition ou le jumelage entre les ports d'Istanbul et de Casablanca». Du point de vue de l'ambassadeur, «ces liens ont beaucoup de potentiel, étant donné le rôle stratégique que chaque pays assume dans sa propre région. En outre, nos pays partagent l'espace commun de la Méditerranée où les efforts conjoints et la coopération entre Rabat et Ankara peuvent renforcer la sécurité et l'épanouissement commercial et culturel.» Dans ce contexte, ajoute l'ambassadeur, «je pense en particulier à la coopération culturelle qui, à mon avis, est un excellent vecteur de connectivité interpersonnelle, d'autant plus que le Maroc et la Turquie bénéficient de patrimoines culturels riches et divers de leurs civilisations respectives.» Coopération étendue Le protocole d'accord signé le 12 janvier 2020 entre le Conseil de la concurrence du Maroc et l'Autorité nationale de la concurrence de la République de Turquie «vise à promouvoir la coopération bilatérale entre les deux institutions dans le domaine des politiques de concurrence et de l'application du droit de la concurrence en vigueur dans les deux pays» ajoute l'ambassadeur. Grâce à cet accord, «les deux parties pourront désormais échanger des informations relatives aux évolutions législatives en droit et en économie de la concurrence, dans leurs pays respectifs» affirme la même source. Elles pourront également «capitaliser sur leur savoir-faire et leur expertise dans le domaine des infractions aux règles de concurrence, et enrichir leurs expériences respectives dans le domaine de la gouvernance des relations entre les autorités nationales de la concurrence et les régulateurs nationaux».