Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d'un million et demi d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman en 1915. Son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a immédiatement réagi en dénonçant «la politisation par des tiers» de ce débat, dans un message adressé au patriarche arménien à Istanbul. La Turquie n'a «de leçons à recevoir de personne sur son histoire», a surenchéri son ministre des Affaires étrangères. «Le peuple américain honore tous les Arméniens qui ont péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd'hui», a déclaré Biden dans un communiqué. «Nous ne faisons qu'affirmer un fait historique. Nous ne le faisons pas pour jeter le blâme mais pour nous assurer que ce qui s'est passé ne se répète jamais», a aussi dit Biden le jour de la commémoration officielle du premier génocide du XXe siècle. «Chaque année, en ce jour, nous nous souvenons de la vie de tous ceux qui ont péri dans le génocide arménien de l'époque ottomane et nous nous engageons à nouveau à empêcher qu'une telle atrocité ne se reproduise». On estime que 2 millions d'Arméniens, de Grecs et d'Assyriens ont été déportés et 1,5 million tué lors de ces événements. Les massacres avaient commencé dans la nuit du 23 au 24 avril 1915 par l'arrestation à Constantinople d'intellectuels et de figures de la communauté arménienne, avant d'être déportés et assassinés. Ce «dimanche rouge», est devenu le jour de la commémoration du génocide par les Arméniens du monde entier.