L'Algérie a rouvert partiellement ses frontières avant quelques semaines, mais les conditions d'entrée restent dissuasives avec un isolement obligatoire à l'arrivée dans un hôtel. Très peu de vols sont disponibles pour envisager un retour, se plaignent plusieurs collectifs d'Algériens de l'étranger, qui dénoncent des cas humains insoutenables. Plusieurs millions d'Algériens de l'étranger ont composé péniblement avec la fermeture des frontières et la suspension des vols commerciaux et des liaisons maritimes décidées en mars 2020. Actuellement, malgré l'ouverture partielle des frontières; leur détresse est la même. Certaines pages Facebook ont relayé, jeudi 27 août, une vidéo montrant un ressortissant algérien, probablement en France, déplorant, avec hystérie, devant le guichet de la compagnie aérienne Air Algérie, les mesures adoptées par le gouvernement de son pays pour regagner l'Algérie, en criant qu'il voulait juste rentrer pour assister aux funérailles de son père, sachant qu'il n'avait pas pu assister aux obsèques de sa mère, affirment nos sources. L'exemple de cet homme n'est qu'un pâle reflet de la colère des Algériens établis ou bloqués à l'étranger, notamment en France. Des centaines d'entre eux manifestent à intervalles régulières devant des consulats de l'Algérie dans l'Hexagone, pour dénoncer les conditions imposées par le gouvernement pour cette réouverture partielle des frontières. Un collectif des Algériens de la diaspora s'est étonné auparavant «de l'entêtement des décideurs qui ont ignoré les revendications de la communauté à l'étranger». L'Algérie avait annoncé assouplir les conditions d'entrée sur le sol de ses ressortissants bloqués à l'étranger en raison de la pandémie de Covid-19 depuis quelques semaines. Pour pouvoir embarquer, les passagers algériens doivent aussi effectuer deux tests PCR, l'un de moins de 36 heures, avant d'embarquer et l'autre cinq jours après leur arrivée, des conditions jugées inacceptables par les Algériens de l'étranger. La compagnie Air Algérie n'assure actuellement que six vols hebdomadaires en direction de quatre pays (France, Espagne, Tunisie et Turquie) et cinq dessertes : Paris, Marseille, Barcelone, Tunis et Istanbul. En avril, le scandale d'un groupe d'Algériens bloqués dans la zone internationale de l'aéroport de Roissy, dans des conditions très rudimentaires, a provoqué une onde de choc en Algérie et en France. Politiciens et responsables des deux pays ont réclamé des solutions à leur détresse. En France, les organisations de la diaspora déplorent la rareté des liaisons aériennes. De Marseille, un seul vol hebdomadaire de quelque 300 sièges est prévu chaque samedi vers Oran (nord-ouest), avec une escale par la capitale, Alger. De Paris, deux vols sont prévus chaque semaine, jugés insuffisants.