L'Organisation de la coopération islamique, la Ligue arabe, l'Arabie saoudite, l'Irak, le Qatar, la Jordanie et la Libye, entre autres, ont invité Alger et Rabat «à la retenue» et «au dialogue». Pourtant, les désordres, la mauvaise conduite, les mauvais propos, sont du côté algérien, unilatéralement. L'Organisation de la coopération islamique (OCI), la Ligue arabe, l'Arabie saoudite, l'Irak, la Jordanie; le Qatar et la Libye, entre autres ont appelé, ces derniers jours, l'Algérie et le Maroc au «dialogue» et à la «retenue» en marge de la croisade en règle du régime algérien contre Rabat. Pourtant, c'est lé régime algérien qui, par des décisions improvisées, a cherché la force perdue par ses mauvaises politiques. Il ne s'agit pas d'une crise bilatérale; mais d'une crise entre le Maroc et un régime qui a convertit l'entente en provocation, le mécontentement en complot, les faits généraux en approximations douteuses. Commentant la dégradation des relations entre les deux pays, plusieurs capitales arabes ont renvoyés dos à dos le Maroc et l'Algérie, omettant quelques réalités essentielles. C'est l'Algérie qui, avant deux semaines, a annoncé «la révision des relations entre les deux pays et l'intensification des contrôles sécuritaires aux frontières ouest» selon un communiqué de la présidence algérienne. Fin juillet, le roi Mohammed VI, avait déploré les «tensions» avec l'Algérie, invitant le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, «à faire prévaloir la sagesse» et à «œuvrer à l'unisson au développement des rapports» entre les deux pays. Une ode à la pacification des relations restée sans réponse. Quelques jours auparavant, le Maroc s'est dit disposé à apporter des moyens à l'Algérie pour lutter contre les feux. «Deux Canadair ont été mobilisés afin de participer à cette opération, dès accord des autorités algériennes», d'après un communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain. Le roi Mohammed VI a donné des instructions afin d'exprimer «la disponibilité du royaume du Maroc à aider l'Algérie à combattre les incendies de forêts qui ravagent plusieurs régions du pays», selon le même communiqué. Une aide refusée. Pire : le régime algérien a affirmé que Rabat soutient le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation indépendantiste qu'ils tient pour responsable des feux de forêt, un amas d'affabulations et de mensonges. En mars, des militaires algériens ont été déployés à la frontière près de Figuig pour bloquer les passages quotidiens des cultivateurs marocains, jusque-là tolérés malgré la fermeture officielle de la frontière depuis 1994. Une provocation innommable qui a contraint des agriculteurs à abandonner les dattiers qui font vivre leurs familles depuis trois générations. Plusieurs groupes d'habitants ont défilé plusieurs fois pour protester contre cette décision porteuse de «la mort de Figuig». En 2019, le souverain a appelé l'Algérie à ouvrir une «nouvelle page» dans les relations dans un message de félicitations adressé au président algérien Abdelmadjid Tebboune nouvellement élu. Le roi Mohammed VI a plaidé pour la «confiance mutuelle» et le «dialogue constructif». Aucune réaction de la part des responsables algériens. En 2018, le roi du Maroc avait proposé à l'Algérie un nouveau «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» pour relancer des relations qui «échappent à la normalité, créant, de fait, une situation inacceptable». Formulée avant de nouveaux pourparlers sous l'égide de l'ONU, cette offre, également, n'avait pas reçu de réponse. Seule Tripoli a invité les deux pays à «s'accrocher aux principes et aux objectifs communs qui ont mené à la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA)» en invitant les membres de l'UMA, une instance régionale lancée en 1989 et qui regroupe l'Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, à se réunir en marge d'une rencontre des ministres des affaires étrangères des Etats membres de la Ligue arabe, prévue entre le 7 et 9 septembre. Pour rappel, le ministère marocain des affaires étrangères a regretté la décision «complètement injustifiée» de l'Algérie, condamnant une «logique d'escalade» et rejetant «les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent».