Le ministre Ramtane Lamamra n'a pas révisé ses leçons avant de débarquer à New York. Accuser le Maroc d'avoir rompu le cessez-le-feu, alors que ce dernier était de facto violé par les séparatistes du Polisario depuis leur implantation illégale à Guerguerat, accuser le Maroc de tous les maux de son pays sans preuves, la cécité de la politique extérieure algérienne est cruelle. «Je ne peux pas prédire ce qui va se passer à l'avenir, mais j'espère que les raisons se réveilleront» a déclaré le patron de la diplomatie algérienne fin août. Ce n'est pas encore le cas, puisque ce dernier, à l'ONU, a préféré évoquer le dossier du Sahara alors que son pays traverse des crises majeures. Même antienne comme à chaque fois, la fiction d'un micro-Etat autonome évoquée et l'Algérie refusant de reconnaître son rôle de partie au conflit, alors que c'est une des conditions pour qu'un règlement définitif soit envisageable. Comme d'habitude, Lamamra, de retour aux commandes après la disgrâce post-Bouteflika, a plaidé pour «l'organisation d'un référendum» affirmant, sans sourciller, que l'Algérie est un «pays pivot», qui ne cherchait qu'à œuvrer «pour la paix et la coopération» dans la région, alors que l'escalade algérienne contre le Maroc préoccupe la communauté internationale. Pour le chef de la diplomatie marocaine, qui s'est exprimé à l'ONU via une vidéo pré-enregistrée, «le calme règne aujourd'hui au Sahara». Evoquant de récentes élections au Sahara avec «une participation record», M. Nasser Bourita a estimé qu'elle «prouvait que les habitants du Sahara marocain sont très attachés à leur intégrité territoriale au sein du Maroc». L'Algérie, «responsable de la création et de la poursuite de ce conflit», doit «endosser pleinement ses responsabilités», a-t-il ajouté, réclamant qu'Alger arrête de protéger «un groupe armé séparatiste en violation flagrante du droit international humanitaire», allusion aux séparatistes du Front Polisario établis sur le territoire algérien. Fin août, l'Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison d'«actions hostiles» du royaume, une décision «complètement injustifiée» et regrettée par Rabat.