Le Centre national du renseignement (CNI, service de renseignement espagnol) a produit un rapport qui innocente définitivement le Maroc, cité pour avoir procédé à des «écoutes» en 2021 durant la brouille diplomatique avec Madrid après l'accueil en Espagne –clandestin– du chef du Polisario. Les conclusions de ces révélations constituent un désaveu cinglant pour Arancha González Laya, ministre déchue des affaires étrangères espagnoles (2020-2021), qui a accusé Rabat d'utiliser Pegasus tout en refusant de répondre aux questions sur ce point. Il s'agit d'un mécompte également pour Vox, parti espagnol d'extrême droite et le Parti populaire (PP, libéral-conservateur), hostiles au Maroc, et enfin pour Ignacio Cembrero, qui a menti devant une commission du Parlement européen en affirmant qu'il était convaincu que le Maroc était responsable du piratage de son téléphone, sans preuve formelle. Jugé, un tribunal espagnol a déclaré «qu'il est très difficile de prouver que c'est le Maroc qui aurait introduit le logiciel informatique Pegasus» dans le terminal de Cembrero. Ce n'est pas donc, Rabat, derrière les téléphones portables infectés de Pedro Sánchez et de Margarita Robles «des faits d'une extrême gravité» que le Maroc a toujours niés. Par ailleurs, la plainte déposée à Madrid à ce sujet auprès de l'Audience nationale, juridiction chargée des dossiers d'ampleur nationale ou internationale, n'a jamais cité le Maroc.