En dépit d'un contexte climatique marqué par une sécheresse persistante et une pression accrue sur les ressources hydriques, le Maroc est parvenu en 2024 à se hisser parmi les dix premiers exportateurs mondiaux d'avocats. Rabat a enregistré un volume d'exportations de 315 millions de dollars (près de 3,2 milliards de dirhams marocains), selon les données fournies par le département de l'agriculture des Etats-Unis et le ministère mexicain de l'agriculture. Cette percée, d'autant plus notable qu'elle s'inscrit dans un environnement agroécologique contraint, positionne pour la première fois le pays devant des producteurs historiques tels que la Colombie (310 millions de dollars) et le Chili (292 millions de dollars), et tout juste derrière l'Espagne (463 millions de dollars). Une filière encore jeune mais vigoureuse L'entrée du Maroc dans ce palmarès, dominé par le Mexique (3,78 milliards de dollars) et le Pérou (1,24 milliard de dollars), témoigne du progrès d'une filière encore en phase d'organisation, portée par une reconversion progressive des cultures et une montée en compétence des opérateurs. Le pays devance également Israël (260 millions de dollars), l'Afrique du Sud (205 millions de dollars) et les Etats-Unis (177 millions de dollars), selon le classement établi pour l'année 2024. Un contexte international toujours dominé par le Mexique Le Mexique conserve, de loin, sa première place avec des recettes à l'exportation atteignant 3,78 milliards de dollars (+20 % par rapport à 2023), grâce à une production de 2,67 millions de tonnes d'avocats. D'après le ministère mexicain de l'agriculture, cette performance s'appuie sur des atouts structurels : climat subhumide tempéré, sols volcaniques riches et altitude permettant une floraison étalée sur toute l'année. Le dispositif hydrique repose à 61 % sur les précipitations naturelles – estimées à 163 centimètres par an – et à 39 % sur des systèmes d'irrigation localisée. Par ailleurs, un maillage sanitaire rigoureux couvre plus de 87 % des zones de culture, avec un statut exempt de ravageurs maintenu dans 88 municipalités et neuf zones agroécologiques. Au Maroc, cette progression demeure très critiquée et s'accompagne de défis structurels majeurs : déficit pluviométrique, encadrement technique des exploitations et des mécanismes de certification.