La Jordanie a engagé de nouvelles mesures destinées à garantir sa sécurité alimentaire et à stabiliser ses marchés intérieurs, après une forte contraction de sa production agricole. Le pays a procédé à des achats de blé sur les marchés internationaux et a autorisé l'importation d'huile d'olive en provenance de plusieurs Etats membres du Conseil oléicole international (COI), dont le Maroc. Selon des opérateurs commerciaux, «l'organisme public jordanien chargé des achats de céréales a acquis environ 60 000 tonnes de blé meunier dur auprès de la société Cargill, au prix de 262,50 dollars américains la tonne, coût et fret inclus, à l'issue d'un appel d'offres international tenu mardi.» La cargaison, issue d'origines optionnelles, «devrait être livrée au cours de la première quinzaine de février 2026.» Le ministère jordanien de l'agriculture a annoncé «l'autorisation d'importer une première quantité de 4 000 tonnes d'huile d'olive, afin de compenser la faiblesse de la récolte nationale et d'assurer la stabilité des prix.» La quantité «pourrait être augmentée après évaluation des besoins du marché intérieur.» Le secrétaire général du ministère, Mohammad Hayari, a précisé que «la priorité d'importation sera accordée à la Corporation des consommateurs des forces armées, à la Corporation des consommateurs de la fonction publique, au Syndicat des propriétaires de pressoirs, à l'Union des agriculteurs et aux entreprises privées agréées.» M. Hayari a souligné que «les importations seront exclusivement limitées aux pays membres du Conseil oléicole international, notamment le Maroc, la Turquie, la Grèce, la Tunisie, l'Italie et l'Espagne afin de garantir la conformité aux normes de qualité les plus rigoureuses.» Les importations «seront principalement limitées à des contenants de quatre kilogrammes, à l'exception du Syndicat des propriétaires de pressoirs, autorisé à importer des contenants de huit kilogrammes pour réguler la distribution au détail et prévenir toute spéculation.» Une production nationale en net recul Selon les données du Département jordanien de la statistique, «la production nationale d'huile d'olive au 1er novembre s'est établie à 1 419 tonnes, contre une moyenne historique de 2 542 tonnes enregistrée entre 2012 et 2025.» Ce niveau «traduit une baisse marquée par rapport aux 35 828 tonnes produites en 2024, bien en deçà de la moyenne annuelle habituelle estimée à 25 000 tonnes.» Le ministère a attribué cette chute «aux conditions climatiques défavorables et à la faiblesse des précipitations, qui ont réduit la productivité des oliveraies dans les principales zones productrices.»