Devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, a livré une analyse ample et articulée de l'évolution du dossier du Sahara. Il a déclaré que «le dossier connaît aujourd'hui une avancée inégalée, portée par la lucidité royale et par le demi-siècle écoulé depuis la fabrication de ce différend régional». Selon lui, «le projet d'autonomie, présenté par Rabat en 2007, s'est imposé comme la seule référence recevable», grâce au mouvement qu'il a engendré au sein des Nations unies (ONU) et dans l'architecture des relations bilatérales du Maroc. À partir de cette première évocation, M. Bourita a souligné que «la transformation essentielle réside dans l'élargissement du soutien international à l'autonomie, en particulier parmi les puissances majeures, au premier rang desquelles les Etats-Unis». Pour lui, la position américaine dépasse la simple proclamation : «Il s'agit d'un appui concret qui anime la démarche onusienne vers une solution définitive fondée sur l'autonomie». Le ministre a ajouté que «la communauté internationale, tout comme l'envoyé personnel du secrétaire général, sait désormais que la solution est parfaitement identifiée», et que les échanges actuels aboutissent «non à imaginer une formule nouvelle, mais à arrêter les modalités pratiques et définitives de l'autonomie». La portée normative de la résolution 2797 et la redéfinition statutaire du Maroc M. Bourita a, ensuite, évoqué les positions d'Etats toujours plus nombreux reconnaissant la souveraineté marocaine ou appuyant ouvertement l'autonomie, estimant que «cette évolution inaugure une étape marquée par une volonté internationale de mettre un terme au différend du Sahara dans le cadre de la souveraineté du Maroc et de la stabilité régionale». Il s'est longuement arrêté sur la résolution 2797 du Conseil de sécurité, adoptée le 31 octobre, qu'il a qualifiée de «texte historique», en ce qu'elle «érige l'autonomie sous souveraineté marocaine en option la plus solide et en unique fondement des pourparlers, écartant de manière explicite toute hypothèse concurrente». Selon le ministre, ce texte tranche «de façon irréfutable» la question de la souveraineté en faisant passer le Maroc «du statut de partie supposée à celui de détenteur légitime de la souveraineté». L'argumentation internationale se trouve désormais orientée vers «la mise en œuvre concrète de l'autonomie à l'intérieur de cette souveraineté». M. Bourita a rappelé que la résolution charge le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel de «guider des discussions exclusivement fondées sur la proposition marocaine», ce qu'il considère comme «un mandat politique limpide conférant au Royaume une latitude nouvelle, conforme au droit international». Le ministre a ensuite salué la teneur des interventions parlementaires, qu'il juge révélatrices «d'une participation éclairée de l'institution législative à l'approfondissement des acquis nationaux». M. Bourita a rappelé le discours du roi Mohammed VI du 31 octobre 2025, qu'il tient pour «une véritable charte de l'action extérieure du Royaume, ordonnant le passage de la défensive à l'édification et invitant à affermir les progrès diplomatiques et territoriaux accomplis». Il a souligné que la période à venir requiert une vigilance intacte et une mobilisation collective : «la diplomatie marocaine, guidée par Sa Majesté, a engrangé des résultats successifs grâce à la netteté de la visée et à la constance du choix stratégique». Ces avancées appellent selon lui «une cohésion nationale continue afin d'amplifier l'essor des provinces du Sud et de donner une amplitude nouvelle aux projets économiques, sociaux et culturels qui font de ces provinces un centre africain d'échanges et un espace promis à un développement durable». Pour conclure son intervention, M. Bourita a rappelé que «les populations des provinces du Sud incarnent la plus haute expression de l'appartenance nationale, en conférant aux succès obtenus leur légitimité palpable par leur participation aux affaires locales». Il a enfin appelé à «une adhésion collective au déploiement du nouveau modèle de développement des provinces du Sud», affirmant que son ministère contribue «à un effort national d'ensemble consacré à la cause centrale du pays et au positionnement du Maroc sur la scène internationale».