Il est choquant que le Chef du gouvernement demande à ses ministres de surseoir aux recrutements, en dehors de la santé, de l'éducation et de la sûreté et ce, pour les 3 années à venir. C'est choquant parce que sur le plan constitutionnel, l'action du gouvernement est toujours encadrée par la loi de Finances. Tant que le projet de loi rectificative n'a pas été adopté par le Parlement, cela sera le cas. C'est un manque de respect pour le Parlement, officiellement considéré comme une simple chambre d'enregistrement, puisqu'on applique les dispositions d'un projet de loi qui lui sera soumis bien après. Lire aussi | Austérité budgétaire durable en vue C'est politiquement explosif. Comment voulez-vous que les Marocains fassent confiance aux institutions représentatives si l'Exécutif les méprise ? Pourquoi est-ce que j'irais voter pour un parlementaire, si je suis convaincu qu'il ne servira à rien ? De la même manière, l'histoire des deux ministres PJD qui ne payent pas la CNSS, jugée par leur parti est une horreur. Dire qu'ils ont violé la loi, mais que cela n'est pas grave puisqu'ils ont rectifié le tir est une absurdité absolue. Est-ce qu'un voleur qui rend son butin doit être pardonné ? Aux yeux de la loi, non ! Mais le Parlement ne s'est pas saisi de la question, où il s'agit tout simplement de l'exemplarité demandée, exigée, des hommes politiques. Le ministre du Travail n'a plus aucune légitimité pour présider le Conseil d'administration de la CNSS. C'est aussi simple que cela, les agents de la caisse n'accepteront aucune remarque d'un fraudeur. Lire aussi | Le déficit budgétaire continue de se creuser A force de multiplier les erreurs, on fragilise la nation, ce qui nous attend c'est une montagne de problèmes. Pour les affronter, nous avons besoin d'une vraie relation de confiance entre les citoyens et les institutions. Or, elle est sapée quotidiennement. Cela nous fragilise encore plus. Tribune et Débats La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traitent et les analysent. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. Vous avez votre opinion, convergente ou différente. Exprimez-la et mesurez-vous ainsi à nos tribuns et débatteurs. Envoyez vos analyses à : [email protected], en précisant votre nom, votre prénom et votre métier.