Les villes ayant connu des hausses de prix astronomiques par le passé continuent à faire l'objet de vives corrections de leurs tarifs. Tanger et Marrakech en sont deux exemples édifiants. Casablanca arrive à tirer son épingle du jeu, essentiellement dans les segments économique et moyen standing. Les constats sont unanimes. Quand ce n'est pas une stagnation qui est enregistrée, c'est la baisse qui lui vole la vedette, notamment dans les petites villes et celles où des hausses astronomiques ont été remarquées ces dernières années. Un pied de nez à tous ces spéculateurs qui pensaient faire des plus-values considérables en misant leurs billes dans la pierre. Les tendances dégagées par la deuxième édition de l'Argus Challenge hebdo fraîchement finalisé confirment cet état des lieux. Plus encore, pour les trois mois à venir, les pronostics ne prévoient pas de relance. Bien au contraire. A terme, les prix devraient chuter et pas seulement dans le segment du luxe. Des baisses allant jusqu'à 20% seraient au rendez-vous. A Berrechid, El Jadida, Kénitra, Ouarzazate, Fès, Meknès, Oujda et même Marrakech, il faudra s'attendre à de nouvelles révisions des prix à la baisse. En effet, si Casablanca sort du lot en faisant preuve d'endurance, les villes de Marrakech et Tanger se démarquent elles aussi, mais dans un autre registre. Ce sont les cités qui ont été le plus exposées à l'effondrement des prix, allant dans certains cas jusqu'à atteindre les 45%. Dans ce climat de morosité, l'économique et le moyen standing peuvent se targuer d'arriver à faire de la résistance. La principale raison réside, selon les experts sollicités dans le cadre de la réalisation de l'Argus, dans la pression de plus en plus forte exercée par la demande sur ces deux segments. Extrêmement sollicitée, essentiellement à Casablanca, cette catégorie draine une population dont le besoin en logements est important. Selon les agents immobiliers contactés, c'est cette pression qui a pu stabiliser le marché dans ces segments à Casablanca notamment. Le nouveau produit Damane Sakane, qui vise à encourager l'accès au logement au profit de la classe moyenne a, à son tour, permis d'encourager les personnes à la recherche d'un bien immobilier de moins de 800.000 DH à faire le pas. Résultat : une hausse des prix à hauteur de 18% a été enregistrée, alors que le haut standing et le grand luxe se sont stabilisés, voire ont baissé dans la capitale économique. « Certains promoteurs immobiliers, voulant avoir eux aussi leur part du gâteau, n'ont pas hésité à afficher l'étiquette moyen standing pour des appartements qui ne le sont pas. Cela remet sur le tapis la question de la labellisation qui devra être réglée le plus rapidement possible », lancent de nombreux responsables d'agences immobilières. Un sujet auquel va s'attaquer le prochain argus qui sortira au mois de juillet. L'occasion d'élaborer des fiches techniques afin de décrire, avec l'aide d'experts, quelles peuvent être les caractéristiques de chaque segment. Le projet de loi sur la standardisation n'ayant pas encore abouti, le marché est caractérisé aujourd'hui par l'anarchie la plus totale. * L'Argus de l'Immobilier est un Hors-Série trimestriel publié par Challenge Hebdo. Prix : 20DH.