La clientèle ciblée est multibancarisée et avertie. Les services offerts viennent répondre aux besoins des clients «new money», et «old money». Explications de Driss Didi El Houari, Directeur banque privée Crédit du Maroc. - F.N.H. : Quelle est la spécificité de cette nouvelle entité, et à qui s'adresse-t-elle? - Driss Didi El Houari : Nous nous adressons à une clientèle qui a des attentes spécifiques. C'est une clientèle multibancarisée qui a la possibilité de comparer les offres et les services proposés. C'est aussi une clientèle avertie, en contact permanent avec d'autres centres d'expertise (assureurs, fiscalistes, juristes, …). Et enfin, c'est une clientèle volatile pour laquelle l'aspect fidélisation dans la durée revêt un intérêt important. Face à ce profil particulier, l'exercice de la banque privée exige désormais un très fort degré de technicité et une véritable conscience de la rentabilité des actifs. L'objectif étant de répondre aux besoins des clients «new money» comme ceux plus traditionnels constitués des grandes familles appelées «old money». - F.N.H. : Comment sont définies les stratégies de placements pour ces clients privilégiés? - D.D.E.H. : Notre démarche patrimoniale s'articule autour de trois grandes phases. Une première phase qui est la connaissance du client et le diagnostic du patrimoine. Une deuxième phase qui est l'analyse de l'ensemble des besoins, des projets, de l'horizon de placement et du degré d'aversion au risque du client. Notre intervention à cette phase est soutenue par un logiciel de gestion privée que nous avons acquis auprès d'un très grand éditeur français de logiciels et avec qui le groupe Crédit Agricole SA a déjà eu une première expérience réussie. Et enfin, une troisième étape qui est la phase de préconisations et conseils. Il s'agit là d'une nouvelle organisation du patrimoine du client à la recherche du meilleur équilibre en termes de solutions financières liées à chacun de ses projet et en adéquation avec son cycle patrimonial. - F.N.H. : Une formation spéciale a été suivie par les conseillers en gestion du patrimoine et les conseillers en gestion des fortunes du Crédit du Maroc. Pouvez-vous nous en parler? - D.D.E.H. : En matière de formation, nous avons bénéficié de l'apport de plusieurs filiales du Crédit Agricole France. Amundi pour la gestion d'actifs, BGPI pour la gestion patrimoniale et Crédit Agricole Suisse Private Banking pour les métiers de la banque privée. - F.N.H. : Quelles sont les problématiques auxquelles les banques privées seront confrontées au Maroc ? - D.D.E.H. : Une banque privée rend des services financiers très personnels et sophistiqués à des particuliers détenant un patrimoine important. Les défis majeurs de cette activité se résument essentiellement dans la recherche d'une technicité accrue des conseillers et des front-offices, la complexité et la diversité croissante des produits et l'évolution du cadre réglementaire. La banque privée du Crédit du Maroc ne cherche pas à avoir le plus de produits mais les bons produits, au bon moment et dans les bonnes classes d'actifs.