La visite du président mexicain Vicente Fox au Maroc nourrissait lambition de donner un nouveau souffle aux opportunités déchanges entre les deux pays. Cette démarche est plein de promesses même si un important effort de communication et de sensibilisation reste à faire. Tout le monde était daccord, lors de la visite du président mexicain, que les potentialités déchanges économiques et commerciaux entre le Maroc et le Mexique sont sous-exploitées. Il faut dire que, dès 1994, le Mexique avait focalisé tous ses efforts économiques avec le Canada à travers la création dune zone de libre-échange. Dailleurs, 70% des importations et exportations se réalisent avec ses deux voisins du Nord, à savoir les USA et le Canada. Hormis le phosphate pour lequel le Mexique est le troisième client du Maroc, les échanges concernant les autres secteurs laissent à désirer. Il ny a quà voir le volume des échanges enregistrés pour lannée 2004 pour sen convaincre : le montant global atteignait difficilement les 89 millions de dollars. Il concerne essentiellement les produits agroalimentaires et autres produits finis, sans valeur marchande consistante. Il faut remarquer que la visite de Vicente Fox a permis de cerner, pour la première fois, des projets précis. Ils concernent lindustrie hydraulique, la santé animale et lélevage, de même que des rencontres régulières entre la CGEM et le Conseil Mexicain du Commerce Extérieur. Pourtant, le domaine migratoire paraît intéresser aussi les deux parties. Les deux pays sont, en effet, aux portes «des pays de lEldorado» européen et nord-américain. Vicente Fox a saisi loccasion de sa visite pour dresser une stratégie commune concernant ce point précis. Laspect économique de ce problème est très important du moment que les deux pays le ressentent dans leurs efforts sécuritaires en la matière. Dun autre point de vue, léconomie mexicaine est loin de manifester des signes de bonne santé. En 2004, la balance commerciale du Mexique a encore subi dimportants déficits (plus de 70 milliards de dollars). Ceci na pas empêché le Maroc de rester le troisième associé commercial du Mexique dans le continent africain, malgré une chute considérable des importations mexicaines en provenance du Maroc. Entre 2002 et 2003, la valeur des importations marocaines est passée de 86,7 millions de DH à 79 millions en 2003 et na pu remonter quau cours de 2004 où elle a atteint 89 millions de DH. Pour ce qui est de linvestissement, en lespace de 10 ans (entre 1994 et 2004), les entreprises marocaines ont réalisé un chiffre de 131,6 millions de dollars avec 7 entreprises installées sur le sol mexicain. Spécialisées dans les services, le commerce et la manufacture, les sociétés marocaines se concentrent essentiellement dans les zones où les incitations fiscales sont convaincantes.