Après Singapour, partenariat avec le Luxembourg for Finance. Un accord de coopération sera signé d'ici fin juin avec une autre place financière internationale. Après la place financière de Singapour, le Moroccan Financial Board (MFB) vient de signer un nouvel accord de partenariat avec le Luxembourg for Finance (LFF). Ce partenariat, formalisé la semaine dernière, est l'aboutissement de tractations menées depuis plusieurs mois déjà par les eux parties. Cet accord de coopération portera ainsi sur plusieurs domaines, notamment l'échange d'informations sur les services financiers, le partage d'expérience entre les organismes financiers régissant le secteur financier dans les domaines des fonds d'investissement et de la banque privée, la formation, ainsi que l'organisation de séminaires et conférences sur des thématiques clés du développement de centres financiers. Cet accord, premier du genre signé par Casablanca Finance City (CFC) avec une place européenne, traduit non seulement l'ambition de CFC d'être un hub financier régional vers l'Afrique, mais est surtout un impératif au regard de la conjoncture actuelle. «La crise financière de 2008, ainsi que celle de la dette souveraine qui frappe les pays de la zone euro ont eu des impacts négatifs sur les centres financiers, lesquels voient dans les alliances une alternative pour relever les défis futurs, à travers notamment le développement de synergies et le partage de bonnes pratiques», relève Saïd Ibrahimi, DG du MFB. C'est la raison pour laquelle d'ailleurs les partenariats noués par CFC sont appelés à se multiplier. «Un accord de coopération sera signé d'ici fin juin avec une autre place financière internationale», précise à ce titre Ibrahimi. LFF, un choix réfléchi A l'évidence, CFC a tout à gagner à s'allier avec la place financière du Luxembourg. En effet, ce petit pays de 512.000 habitants est réputé dans le domaine des fonds d'investissement et de la banque privée. D'ailleurs, les services représentent 86% du PIB (dont plus de 30% de contribution des services financiers), tandis que le marché financier domestique représente 1% seulement, 99% de la valeur produite se faisant à l'international. Le Luxembourg, c'est également 4.400 institutions de services financiers et professionnels à fin septembre 2011, pour une valeur ajoutée produite de 15 milliards d'euros. Ce pays, qui a une forte tradition d'ouverture sur le monde, est ainsi, en ce qui concerne les fonds d'investissement, le 1er centre de domiciliation en Europe et le 2ème au monde après les USA (3.850 fonds d'investissement contre 805 en 1990). De même, dans la banque privée, il est le 1er centre dans la zone euro et le 3ème centre de gestion de fortune au monde (11% de la fortune internationale mondiale en 2009). Saïd Ibrahimi ne s'y trompe donc pas lorsqu'il soutient que «nous avons beaucoup à apprendre du Luxembourg pour être un hub financier régional». Tout autant, LFF, qui établit à travers ce partenariat son premier contact avec l'Afrique, s'appuiera sur CFC comme «un relais et une porte d'entrée privilégiée vers le continent africain». «Casablanca est idéalement positionnée pour être une plateforme de développement de la finance en Afrique», précise Fernand Grulms, DG de LFF. «L'émergence du continent africain au cours du 21ème siècle devra mobiliser des financements innovants et durables tant au niveau de la finance conventionnelle qu'islamique. Il s'agira donc pour LFF et CFC de travailler ensemble pour accompagner valablement les opérateurs africains», conclut-il.