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Confidences: Nabil Ayouch nous dit tout
Publié dans Finances news le 11 - 11 - 2021

Avant d'être un art, le hip hop est une culture. C'est aussi une manière d'exprimer des aspirations, des rêves, une colère. J'ai grandi à Sarcelles, en banlieue parisienne, à la fin des années 70 et au début des années 80. Cette période correspondait à l'émergence du mouvement hip hop en France. Des Etats-Unis, nous arrivaient les premiers sons de Grand Master Flash et d'Africa Bambaataa. Le flow des rappeurs, et surtout les mouvements de Break dance, envahissaient les rues... A Sarcelles, j'ai appris les arts dans un centre culturel, une Maison de la jeunesse et de la culture (MJC), «Le Forum des Cholettes».
Là, j'ai vu mes premiers films de Chaplin, Eisenstein, mes premiers concerts, j'ai appris la chorale, le solfège, le théâtre, les claquettes... J'ai appris à regarder le monde... Cette MJC était comme un îlot de verdure au milieu des barres de HLM. Quand je suis venu à Sidi Moumen la première fois, au milieu des années 90, je me suis aperçu que ce quartier de Casablanca souffrait des mêmes maux que le Sarcelles de mon enfance : absence de lien social, sentiment d'abandon de la part de ses habitants. J'y suis retourné ensuite tourner toutes les scènes du début de «Ali Zaoua», mon deuxième long métrage, à la fin des années 90, puis pour préparer «Les Chevaux de Dieu». Entretemps, le quartier avait beaucoup changé.
Les attentats du 16 mai 2003, dont les kamikazes étaient tous issus de Sidi Moumen, étaient passés par là et avaient frappé ce quartier d'une double peine. Les bidonvilles avaient presque entièrement été remplacés par les barres HLM. Seulement, en cours de route, les pouvoirs publics avaient «oublié» quelque chose d'essentiel : les arts et la culture. Ou comment recréer du lien, de la connexion, grâce à des lieux de vie...

Eclairs
J'ai tenté plusieurs fois de quitter ce quartier «maudit», mais chaque fois j'y revenais. Une nouvelle époque de ma vie a commencé, une époque où je voulais rendre ce qu'on m'avait donné quand j'étais jeune. Au fur et à mesure que me revenaient les raisons qui m'ont donné envie de faire du cinéma, l'idée de laisser une trace auprès de cette jeunesse ne me quittait pas. C'est alors que j'ai décidé, avec mon ami Mahi Binebine, d'y créer un centre culturel, en tout point similaire à la MJC de mon enfance. Un lieu de vie, mais aussi et surtout un lieu de liberté et de mixité. Aujourd'hui, plus de 1.000 enfants viennent y étudier les arts. Parmi eux, le hip hop.
Ces jeunes m'ont inspiré, par leur rage de dire qui ils sont à travers les mots et à travers le corps. Leur vécu est certes très chargé, très lourd à porter parfois, mais ils s'accrochent au hip hop comme à une planche de salut. Pour eux, s'exprimer est une question de survie. Et c'est beau à observer. C'est dans ce centre que le désir de faire ce film est né et c'est dans ce centre que ce film devait prendre place. Cela fait des années que je fréquente ce centre régulièrement, que j'assiste aux cours, que je parle avec les jeunes, que j'arpente leur quartier, que j'essaye d'en savoir plus sur leur vie.
«Haut et fort» est le témoignage de toutes ces années d'observation, d'inspiration sur le terrain, avec une démarche proche du réel que j'affectionne particulièrement dans la préparation de mes films. Ces jeunes m'émeuvent terriblement. Leur extraordinaire énergie m'impressionne. Leurs paroles sonnent juste, elle n'ont pas de filtre ni de frontière, elles touchent. Et, partout dans le monde où cette jeunesse parle, elle a raison. Que ce soit à Casablanca, Hong-Kong, Alger ou Bogota, leurs cris, leur volonté de changer le monde, frappent comme un uppercut ceux qui refusent d'entendre.


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