Le contrat-programme 2010-2015 mobilisera 33 Mds de DH d'investissement répartis entre 20 Mds de DH pour la LGV et 13 Mds de DH pour les lignes classiques. La ligne GV Tanger-Casablanca sera bénéfique pour les régions traversées, via l'accroissement de la mobilité des personnes, la recomposition urbaine des territoires desservis ou encore l'amélioration de l'attractivité des villes traversées. Le secteur ferroviaire marocain est sur les rails. Le programme de restructuration de l'Office national des chemins de fer (ONCF) et le vaste plan de développement lancé il y a quelques années commencent à donner leurs fruits. En effet, l'Office a, depuis quelques années, renoué avec la croissance. En 2013, il a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 5 Mds de DH, soit une progression de 3,5%. «Nous avons continué notre programme de développement de tous nos segments d'activité aussi bien voyageurs que transport de marchandises. Pour ce faire, l'Office a entamé depuis quelque temps un vaste plan de développement marqué notamment par la rénovation du réseau, des locomotives, des gares et aussi le lancement du méga projet du LGV», souligne Mohamed Rabii Khlii, Directeur général de l'ONCF. Invité par la Chambre française de commerce, d'industrie et de services au Maroc (CFCIM) pour animer une rencontre ayant pour thème «Stratégie de développement des chemins de fer au Maroc», Khlii a expliqué que «grâce aux contrats-programmes, l'ONCF a pu réaliser des résultats tangibles». Dans le cadre du plan de développement 2010-2015, 33 milliards de DH d'investissement sont programmés. Les projets sont répartis entre 20 Mds de DH pour la réalisation de la LGV reliant Tanger à Casablanca et 13 Mds de DH pour la modernisation du réseau. Ainsi Kénitra-Casablanca, le tronçon le plus fréquenté du réseau ferroviaire au Maroc, sera triplé sur une distance de 148 km. Le projet permettra de fluidifier le trafic, d'assurer un meilleur niveau de confort aux voyageurs et d'améliorer la régularité des trains. Au programme, figure également l'électrification de l'axe Fès-Oujda et la mise à niveau de la ligne Settat-Marrakech. Le doublement de ce dernier tronçon nécessitera une enveloppe budgétaire de 8 Mds de DH Ce contrat-programme s'inscrit dans le cadre du programme d'action du gouvernement visant le développement économique et social du pays, notamment par le renforcement et la modernisation des grands réseaux d'infrastructures. Il faut rappeler que le réseau ferroviaire au Maroc est d'une longueur de 2.210 km, dont 1.284 km électrifiés et 600 km à double voie. Il assure actuellement le transport de plus de 36 millions de passagers et 37 millions de tonnes de marchandises. «Le train continue de gagner la confiance des citoyens et des opérateurs, surtout en ce qui concerne le confort, la sécurité, la régularité des horaires et les tarifs compétitifs par rapport aux autres moyens de locomotion. Cette croissance est le fruit de la dynamique commerciale insufflée au secteur ferroviaire, notamment par le renforcement de la gamme tarifaire et le lancement de cartes de réduction destinées à des segments de marché importants (jeunes, familles...), la modernisation des canaux de distribution par la mise en service des distributeurs automatiques de billets dans les principales gares, la poursuite de la rénovation du matériel voyageurs pour en améliorer la fiabilité et le confort, l'extension des gares et la valorisation de leurs espaces pour offrir aux clients des services et des produits adéquats. Courant 2014, les clients de l'ONCF pourront acheter leur billet via internet», indique Khlii. Pour ce qui est de la LGV, ce grand projet est réalisé à hauteur de 57%. «Il s'agit d'un projet très complexe sur le plan technique avec des contraintes majeures au niveau de sa réalisation comme les terrains compressibles, les zones sismiques et les vents traversiers» poursuit R. Khlii. Concernant les perspectives qu'ouvre le projet de LGV reliant Tanger à Casablanca, le DG de l'ONCF est catégorique : «Cette ligne sera bénéfique pour les régions traversées via l'accroissement de la mobilité des personnes, la recomposition urbaine des territoires desservis ou encore l'amélioration de l'attractivité des villes traversées. Elle apportera également une solution aussi convenable que durable à l'évolution constante du nombre de voyageurs, à l'accompagnement du développement du nouveau pôle économique de Tanger et à fluidifier le trafic ferroviaire fret sur l'axe Tanger-Casablanca, entre autres», conclut le DG de l'ONCF.