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Leila Benhima Chérif, exemple d’humilité
Publié dans Finances news le 17 - 01 - 2008

Elle est Présidente de l’Association l’Heure Joyeuse. On l’a souvent qualifiée de bourgeoise, mais ceux qui s’aventurent à avancer des choses pareilles n’ont probablement pas vu la femme à l’œuvre. Car le mot association peut prêter à confusion.
Or, Leila Benhima Chérif est à la tête d’un centre social polyvalent dédié à l’enfant et à la famille, vivant dans une situation précaire. En d’autres termes, ce centre accueille des jeunes en situation précaire le plus souvent en situation de rue. Débute alors un processus d’intégration qui consiste à les mettre à niveau scolairement pour intégrer soit l’école publique ou privée ,ou la formation professionnelle. Aujourd’hui, plusieurs formations sont dispensées comme la couture (USAID,IYF ) le fer forgé d’art et une formation à la gestion aux microprojets (planet finance). Bref, tout un univers. Entre salariés et bénévoles, elle trouve toute sa place. Mais pour la trouver, elle, il fallait chercher du côté du service des bébés dénutris. L’Association en accueille en effet 150 par semaine en sous-poids et souvent souffrant de maladies mais dont les parents ne sont pas assez aisés ou informés pour en prendre soin.
Ce n’est pas facilement qu’on peut la tirer de ses dossiers, surtout celui du lait pour bébé qui va encore connaître une augmentation de tarif cette année. Un trou à combler dans le budget.
Il ne faut pas croire que l’Heure Joyeuse soit pour autant son premier contact avec le monde associatif. Déjà étudiante en pharmacie à Nancy, elle faisait du bénévolat, notamment en première année où elle donnait des cours de français à des Maghrébins et à des Africains.
«J’ai toujours eu cette fibre sociale. Il faut toujours apporter dans la mesure du possible».
Déjà élève, elle avait assuré le poste de déléguée de classe et il faut dire qu’elle prenait la tâche tellement au sérieux que cela lui a valu bien des pépins avec la surveillante générale du lycée Descartes. «À l’époque, toutes les couches sociales étaient représentées à la mission française et cela m’a permis de côtoyer tout le monde». Une ouverture salutaire pour cette fille de ministre.
Le statut de son père ne lui procurait aucun privilège particulier. «Quand je remplissais les fiches de l’école et que j’écrivais ministre comme fonction du père, mon père le barrait et écrivait médecin. Il était très rigoureux et répétait toujours : on n’est rien tant qu’on n’a pas réalisé dans sa vie».
Elle était élevée normalement, voire durement et devait faire ses preuves par elle-même. «Petite, j’ai eu beaucoup de chance car mes parents m’ont vite fait comprendre le privilège que j’avais et que tout le monde n’avait pas la même chance».
Responsabilisée, elle assimile vite la leçon. Elle suivra sa formation avec l’intention de se lancer dans le monde du travail. Une chose qui ne plaisait pas trop à son père pour qui cela ne représentait pas une nécessité,
Entre temps, elle se marie et fonde une famille. Son côté sociable et sensible aidant, elle est toujours à l’écoute des gens qui l’entourent. Ainsi, même quand elle a intégré le monde professionnel, elle est restée très proche des ouvriers de la société pharmaceutique où elle travaillait au Maroc. Elle a créé une chaîne de solidarité pour venir en aide à un ouvrier dont le fils était atteint de leucémie. Elle enverra des courriers un peu partout. Malheureusement, l’enfant décèdera la veille de la greffe de la moelle épinière qu’il devait subir. «C’était une leçon de vie». Mais Leila n’a pas le regret d’être restée les bras croisés. Elle a fait ce qu’elle a pu et les ouvriers le lui rendaient bien, notamment un certain Moujahid et un Malki qui lui ont donné une recette de cuisine rapide pour le Ramadan.
«Je suis une bleue en cuisine et cette recette était tellement facile». Mais toujours pleine de bonne volonté, elle chapeaute une opération de dons de médicaments pour l’Association l’Heure Joyeuse. À l’époque, c’est Meriem Othmani qui lui avait fait visiter l’association. Leila est sous le charme et de réunion en réunion, elle se trouve en plein dedans. Elle va même mettre sa carrière en veille pour se lancer dans le social. D’assesseur, Secrétaire générale à Présidente de l’Heure Joyeuse, Leila s’est impliquée à fond malgré sa responsabilité d’épouse et de mère de quatre enfants.
«Mon mari m’a beaucoup aidée et il a compris que faire ce que je fais représente un équilibre important dans ma vie». En effet, elle se retrouve pleinement dans ce qu’elle fait. Un épanouissement primordial pour elle.
Mais être ouvert aux autres n’est pas qu’une qualité, c’est une manière d’être même si parfois, la personne est submergée. Aujourd’hui, c’est fini tout cela.
«Chacun doit faire ce qu’il sait faire. Nous devons aller dans l’efficience». C’est dire l’importance du chantier entamé par Leila Chérif et l’équipe de l‘Association pour une structuration de l’activité. «Nous accordons une importance primordiale au statut de travailleur social. Un travailleur social doit être bien dans sa peau pour bien réussir sa mission. Pour cela, il doit être dans une structure qui respecte les droits humains, en particulier les droits du salarié, bien sûr un salaire déclaré lui assurant demain une retraite ,une prise en charge médicale et, dans la mesure du possible, un logement décent pour qu’il puisse transmettre un message d’espoir aux bénéficiaires».
L’Association n’accueille plus à tout va. «Nous avons nos services dans lesquels nous excellons, pour le reste, nous dirigeons les gens que nous ne pouvons accueillir vers d’autres associations en jouant le rôle de relais».
En effet, l’Association s’est dotée de statuts et travaille d’une manière méthodique. «Nous avons une obligation de résultat vis-à-vis des donateurs car nous devons assurer la pérennité de nos actions et nous ne pouvons nous éparpiller à tout faire».
Cela dit, il n’en demeure pas moins que pour elle il est difficile de voir une personne souffrir ; néanmoins, il est important que chacun mette la main à la pâte.
«On n’est plus à l’époque de la charité et mon mari m’a depuis longtemps appris qu’il valait mieux apprendre aux gens à pêcher que de leur tendre le poisson. C’est ainsi que quand nous mobilisons les équipes, puisque chaque cas subit une enquête sociale, nous attendons que les bénéficiaires y mettent du leur pour rebondir dans la vie».
Calme et sereine, Leila Chérif n’hésite pas à taper sur la table pour remettre les choses en ordre. «Il ne faut pas croire que je suis facile, je suis même une râleuse quand les choses ne vont pas bien. En somme, elle est très concrète. Sa franchise peut en décaper plus d’un et sous cette frêle physionomie se cache une volonté d’acier. «Vous savez, quand j’ai en face de moi des bénévoles, je leur explique que le social n’est pas facile et qu’il faut se construire ailleurs, car le social n’apporte pas l’équilibre qu’on n’a pas su trouver ailleurs».
De nature joyeuse, les quelques moments qu’elle peut avoir, elle les investit à écouter de la musique. Vivre sa vie privée fait également partie de sa quête d’équilibre. Et depuis qu’elle s’est débarrassée de sa claustrophobie, elle se permet de voyager en famille.
Quant à ses enfants, malgré le peu de temps qu’elle passe avec eux, elle en profite pour leur donner tout à fond. Même si elle est maman poule, elle ne se voile pas la face quand il y a un problème. Elle l’attaque de front et pour ce faire, elle a cultivé la franchise chez ses enfants.
Ses enfants, à qui elle veut consacrer plus de temps et les accompagner dans la vie professionnelle. «Surtout les deux filles, car les deux garçons, je sais qu’ils arrivent déjà à se débrouiller par eux-mêmes».
La tête sur les épaules, elle ne perd jamais de vue la chance et les circonstances qui ont fait qu’elle a toujours pu réaliser ce qu’elle voulait. Une chance qu’elle n’hésite pas à partager avec les autres.


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