Plus d'une quarantaine de chauffeurs de petits taxis de la ville d'El Jadida se sont portés volontaires, depuis le début de la mise en vigueur des strictes consignes de confinement, pour transporter gracieusement les personnes âgées souffrant de maladies chroniques ou les personnes aux besoins spécifiques. Affiliés à l'Union des syndicats et associations des petits taxis à El Jadida, les chauffeurs bénévoles, qui ont partagé leurs numéros de téléphone à grande échelle, démontrent chaque leur solidarité avec ces deux catégories sociales vulnérables, confrontées à de longs moments d'attente et à la rareté des taxis disponibles, en raison de l'état d'urgence sanitaire. Au total la ville d'El Jadida compte quelque 520 petits taxis, dont 40 ont été mobilisés par l'Union afin de venir en aide aux personnes souffrant d'insuffisance rénale et aux personnes handicapées, expliqué à la MAP le président de l'organisation professionnelle, Abdelkader Belghit, 54 ans et plus de 25 ans de métier. "C'est une bonne chose que de s'occuper des personnes âgées et souffrant de maladies chroniques", se félicite Hajja Fatima, 62 ans, qui dit souffrir d'insuffisance rénale depuis près de 16 ans, tout en faisant face à un traitement onéreux. "Cette initiative est venue au bon moment. Le chauffeur qui me transporte soulage mes peines et me réconforte. Il vient me chercher trois fois par semaine à 6 heures du matin pour m'emmener à la polyclinique pour les séances de dialyse, avant de me ramener chez moi", a relaté la sexagénaire qui dit ne jamais pouvoir remercier assez son chauffeur. Souffrant d'une maladie chronique depuis plus de 15 ans, Ahmed Idrissi, âgé de 76 ans, aurait aimé que cette action de solidarité soit généralisée aux autres centres de santé de la ville. "La mobilisation des petits taxis connaît depuis une semaine un grand engouement", indique, de son côté, Ahmed Toumi, 42 ans, l'un des chauffeurs bénévoles, expliquant que les appels viennent majoritairement des personnes se rendant aux séances de dialyses, suivies des personnes âgées aux besoins spécifiques. "Nous recevons aussi des appels provenant de patients habitant hors d'El Jadida (Lamnadla, Moulay Abdellah ou Sidi Bouzid), ce qui nous oblige bien souvent à utiliser nos propres véhicules, pour satisfaire leurs doléances", révèle Toumi. Cette complication a amené le président de l'Union des syndicats et associations des petits taxis à lancer un appel aux autorités pour faire montre de "souplesse et de compréhension" avec les chauffeurs mobilisés pour cette action, qui se trouvent aux prises avec les restrictions à la circulation dictées par l'état d'urgence sanitaire.