Comment définir l'identité marocaine et qu'est ce qui fait sa spécificité ? C'est à ces grandes questions auxquelles l'anthropologue et universitaire Hassan Rachik tentera de répondre sur le plateau de l'émission "Confidence de presse" diffusée sur 2M. Pour ce chercheur qui a consacré beaucoup de ses travaux à cette question, « l'identité collective est un moyen de classification des individus et des groupes sociaux. Les critères de classification sont multiples et divers : la tribu, l'ethnie, la religion, la langue, la nationalité, le métier, la confrérie ». L'intérêt bien évidemment de définir l'identité s'explique par le besoin d'appartenir à un groupe, afin de revendiquer des droits et se soumettre à des obligations. Mais avant de s'intéresser aux définitions, cet anthropologue explique que : « ce n'est qu'avec le mouvement national entre les années 30 et 40, que l'identité marocaine a commencé à se dessiner. Avant ça, elle était rattachée au nationalisme arabe et à la grande communauté musulmane». Selon lui, les études et les recherches n'ont été réalisées sur l'identité marocaine qu'à partir des années 70. Ces derniers temps, cette évolution s'est transformée en une véritable révolution. « Une révolution qui prend en compte la Darija et la composante amazighe dans la définition de l'identité marocaine », fait remarquer Hassan Rachik. Pour certains, l'identité marocaine, dans sa pluralité, est considérée comme argument d'une certaine schizophrénie sociale. Dans son livre « L'esprit du terrain », Hassan Rachik a consacré tout un chapitre aux identités collectives et aux idéologies. Il a défini les identités ouvertes, cumulatives en opposition aux identités closes et exclusive ; les identités construites en opposition à celles essentialistes. Cet anthropologue parle également des identités relatives et celles contextuelles en opposition aux identités fixes ; et des identités sélectives en opposition à celles totalitaires. Sur le plateau de Confidences de presse, Hassan Rachik est revenu sur toutes ces classifications en les étayant avec des exemples concrets, avant de répondre à d'autres questions d'Abdellah Tourabi et ses invités Jamal El Khannoussi, directeur de publication du site Ihata.ma et Ahmed Mediani, secrétaire de rédaction du site Telquel Arabi.