Les travaux du Symposium scientifique international de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains ouverts vendredi, sous le thème « Le patrimoine islamique africain: Mémoire et Histoire », on pris fin dimanche soir à Abuja, au Nigeria. A cette occasion, lecture a été donnée d'un message de remerciements, de fidélité et de loyalisme adressé au Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, par Cheikh Ibrahim Saleh Al-Hussaini, Mufti de la République fédérale du Nigeria et Président de la Section de la Fondation au Nigeria, au nom des participants et des présidents des Sections nationales de la Fondation. Le Symposium a été sanctionné par des recommandations arrêtées à l'issue de trois jours de débats et de discussions entre les participants à cet événement, le premier à l'échelon africain et international. Les participants ont notamment recommandé la mise en place d'une instance scientifique pour assurer la préservation du manuscrit islamique africain, superviser son inventaire, son indexation et sa numérisation. Ils ont plaidé aussi en faveur de l'organisation de sessions de formation sur l'investigation liée aux manuscrits africains et à la préservation du patrimoine islamique africain dans les pays africains, afin de vulgariser les sciences portant sur le sauvetage et la préservation du manuscrit. Le symposium a appelé également à l'établissement d'accords de partenariat entre les bibliothèques africaines et internationales pour préserver le manuscrit africain. L'accent a été mis en outre sur l'importance de l'organisation de séminaires et d'autres journées d'étude sur le thème du patrimoine islamique africain dans les autres pays africains pour approfondir la réflexion sur les mesures à prendre pour la préservation des manuscrits, la collecte, l'archivage et la conservation du patrimoine oral africain. S'exprimant lors de la clôture de cet évènement, le Secrétaire général de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, Dr Mohamed Rifki, a souligné que « les résultats de ce séminaire scientifique ont confirmé, par des interventions et des discussions scientifiques ciblées, ainsi que par des recommandations et des suggestions, que la protection de notre patrimoine islamique africain est indissociable de la protection de notre mémoire et de notre histoire africaines communes, et qu'elle est au cœur de la protection de notre religion contre toute forme d'abus ». « La réussite de ce symposium scientifique international constitue en effet une mise en œuvre efficiente des grands objectifs de la Fondation pour la protection de la mémoire et l'histoire islamiques africaines communes. La supervision et la surveillance de la réalisation de cet objectif font partie intégrante des grandes actions menées par la Fondation », a dit M. Rifki. « Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, veut faire de la Fondation un cadre scientifique complet qui préserve la mémoire et l'histoire de la personnalité africaine, y compris les spécificités, la diversité et la richesse des sociétés africaines et toutes ses qualités civilisationnelles pionnières », a-t-il ajouté. Lors de cette rencontre, les débats se sont articulés autour de quatre sous-thèmes à savoir: « Le patrimoine manuscrit islamique africain: Concept, origine et évolution », « Les échanges interculturels entre les peuples musulmans africains à travers l'héritage commun », « Le patrimoine manuscrit islamique en République fédérale du Nigeria » et « La réalité du patrimoine islamique africain : Défis et perspectives ». L'évènement a été également marqué par l'organisation de cinq ateliers de formation, supervisés par des spécialistes marocains, sur les techniques et méthodes de conservation du manuscrit. L'autre particularité de ce symposium était l'organisation d'une exposition qui a permis aux participants et aux visiteurs de découvrir une sélection de livres manuscrits marocains et nigérians. La cérémonie d'ouverture du Symposium tenue vendredi et à laquelle ont prit part les délégations des 34 Sections nationales de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains et d'autres personnalités éminentes, a été rehaussée par la présence hautement significative du Sultan de Sokoto, président du Conseil supérieur des Affaires islamiques du Nigeria, l'autorité suprême des musulmans du pays, Muhammad Sa'ad Abubakar. A signaler que la présence du Sultan de Sokoto à la cérémonie d'ouverture de cet événement est très significative à plus d'un titre et constitue l'expression du soutien des musulmans du Nigeria à la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains et à ses objectifs. La participation également du ministre du Territoire de la capitale fédérale du Nigéria, Muhammad Musa Bello, en tant que représentant du Président de République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, est une affirmation du soutien de M. Buhari à la tenue de ce symposium et au-delà au raffermissement des relations entre le Maroc et le Nigeria qui connaissent leur âge d'or depuis la visite au Nigeria de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en décembre 2016 et celle du Président Muhammadu Buhari au Royaume en juin 2018. L'organisation de ce symposium s'inscrit dans le cadre des objectifs de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains qui veille à la revitalisation du patrimoine culturel islamique africain commun, en le faisant connaître et en œuvrant à sa diffusion, sa conservation et à sa sauvegarde. Ayant réuni quelque 400 oulémas, chercheurs et universitaires de 34 pays, ce symposium a débattu du patrimoine islamique africain, ses composantes, ses étapes de développement, les contributions des différents milieux, ses figures marquantes, notamment les érudits, les Ouléma et les soufis, ainsi que sa force de créativité et ses mécanismes de communication et d'échanges interculturels.