Lors de la première célébration de la Journée internationale de l'Arganier initiée par le Maroc et l'Organisation des Nations Unies, Aziz Akhannouch, naguère ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et des forêts, déclarait lors de cet évènement en mai dernier, que l'objectif de son "département" était d'atteindre les 400 000 ha cumulés au Maroc. Aussi pour ce faire, il était prévu de mettre en place un Centre national de l'Arganier, incubateurs d'initiatives publiques et privées. De plus, il s'agira également de disposer d'une plate-forme pour le développement de la recherche et de la documentation liés à l'arganier. C'est que le Chef du gouvernement actuel avaient engrangé des points quant à cette stratégie. Et pour cause, la réhabilitation de l'arganeraie avait dépassé 164 000 ha sur les 200 000 ha prévus, soit 82% de l'objectif tracé en 2013. Dans le cadre de la stratégie Génération Green cela venait confirmé les efforts de son ex département, mais pour autant de satisfecit, ce chantier de réhabilitation devrait atteindre un objectif de 400.000 ha, tandis que la plantation d'arganiers, se devrait de cibler les 50 000 ha à l'horizon 2030 au lieu des 10 000 ha en 2022. Afin de développer l'arganiculture lors des huit prochaines années donc, l'Agence nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l'Arganier (ANDZOA), a récemment consacré un montant de 4,8 MDH à une étude sur la stratégie à adopter pour le développement de l'arganiculture durant les huit prochaines années. 16 préfectures et provinces sont concernées Figuig, Midelt, Errachidia, Tinghir, Ouarzazate, Zagora, Tata, Assa Zag, Guelmim, Sidi Ifni, Tiznit, Chtouka Ait Baha, Taroudante, Inezgane, Ait Melloul, Agadir Ida Outanane ainsi qu' Essaouira. De cette étude il devrait en ressortir une feuille de route à tenir jusqu'en 2030. La création de l'ANDZOA a eu un rôle central dans la réhabilitation et la valorisation de ce patrimoine naturel afin de créer des activités génératrices de revenus pour la population locale, en le liant à l'économie verte, d'une part, et à l'économie sociale et solidaire, d'autre part. Mais déjà, la stratégie de développement des zones oasiennes et de l'arganier lancée par le Roi Mohammed VI avait contribué à de nombreuses réalisations sur le terrain, notamment une baisse du taux de pauvreté, qui est passé de 13,4% à 6,8% entre 2007 et 2019, créant plus de 92.000 postes dans les zones oasiennes et de l'arganier entre 2012 et 2019. Malgré quelques contraintes que l'on qualifierait de techniques, spatiales et ou financières ayant entravé le démarrage de sa mise en œuvre, la stratégie de réhabilitation dans le domaine de l'environnement, a largement contribué à l'atteinte des objectifs fixés pour le développement des zones oasiennes et de l'Arganier et notamment à l'égard de ce dernier au regard des résultats annoncés. Fruits d'arganier Mais pour autant d'efforts consentis et d'acquis réalisés, bien des tensions persistent cependant. Elles exercent sur l'arganiture une pression telle, que ses perspectives pourraient être revues à la baisse au regard des difficultés naturelles et humaines. Pour ce qui est des premières, qui donc mieux que le changement climatique et la désertification ainsi que la faiblesse des ressources hydriques pour gâcher la fête. Pour ce qui est de la main d'homme on déplorera la généralisation de l'irrigation par submersion. Mais pas que ! on assiste, ô modernisme, à des transformations sociales et économiques sans précédent au Maroc. Dans ces régions, les structures traditionnelles explosent et volent en éclats. Aussi la gestion des écosystèmes au regard des coutumes locales a tendance à disparaitre. Il y a également la croissance démographique, l'augmentation des besoins et des exigences et l'exode rurale d'où un savoir-faire qui se perd. D'un autre côté, l'arganier et les cultures oasiennes ne pourraient survivre à l'étalement urbain et l'expansion agricole moderne (pompage des eaux souterraines). L'arganier possède un système racinaire extrêmement développé qui représente cinq fois sa partie aérienne et va puiser l'eau profondément, jusqu'à 20 et 25m sous terre. Mais le vrai contexte de l'arganier où l'ANDZOA aura à agir comme véritable point de convergences sera de réhabiliter les zones oasiennes et de l'arganier en termes d'aménagement hydro-agricole et de renforcement d'infrastructures et d'équipements de base. Cela devrait permettre de réduire l'hémorragie des migrations rurales et promulguer des lois pour la préservation d'un patrimoine naturel authentique, l'arganier. Dit en mot "savant" (Argania Spinosa), l'arganier pousse de façon sauvage en forêt claire de l'arrière-pays collinéen ou bien il est cultivé dans les plaines et sur le littoral océanique marocain. L'arganier est l'essence forestière incontournable du grand centre-ouest marocain. Il peuple l'essentiel de ses paysages arides aux brumes fréquentes et lui imprime une physionomie bien particulière. L'arganier est un arbre aux multiples usages, forestier (bois de chauffage), fruitier et fourrager (nourrit les chèvres), de réputation culinaire et gastronomique (huile, amlou...) cosmétique (produits de beauté)... dont l'espérance de croissance est d'une dizaine de mètres. Il est d'un port à cime arrondie, à l'écorce grise et crevassée, aux rameaux épineux (d'où spinosa) et aux feuilles persistantes en toutes saisons.