En ce 2 mai 2022, des millions de musulmans à travers le monde entier dont les Marocains, ont fêté cette année, presqu'à l'unanimité la fête de l'Aïd Al Fitr l'une des plus grandes célébrations du calendrier musulman. Ph. Mounir Mehimdate Les villes du Royaume après deux années en berne on va dire, quant à cela, ont retrouvé en l'espace de cette journée sacrée leur ambiance de l'Aïd El Fitr et l'atmosphère qui lui sied, celui d'avant Dame Covid. Les contextes sanitaires actuels plus tolérants ayant, on s'en doute, largement favorisé cela. Ph. Mounir Mehimdate En cette journée communautaire et spirituelle donc, échange des vœux et visites familiales ont été de coutume mais pas que puisque nos obligations religieuses incitent entre autres, à une Zakaat Al Fitr ainsi que de se rendre à la mosquée pour la prière de l'Aïd Al Fitr. Si la première n'a pas été bien affecté lors de ces deux dernières années ce rituel, la seconde par contre fut tout simplement interdite, confinement et distanciation sociale obligent. Ph. Mounir Mehimdate Cela étant de nombreux citoyens ont exprimé à Hespress leur joie du retour de la prière en ce jour de l'Aïd Al Fitr, saluant au passage l'échange de visites qui fut problématique deux années successives durant. Habituellement, le jour de l'Aïd et les jours qui le précèdent témoignent d'un grand mouvement économique et social au regard d'une mobilité citoyenne inter-villes et régionales ainsi que le retour de la diaspora au pays pour les festivités de la fin du mois sacré de Ramadan. Ph. Mounir Mehimdate Abdallah Bouchtart, chercheur en histoire et anthropologie, considère que « cette dynamique saisonnière de l'Aïd s'explique par les marges des mois d'isolement, compte tenu de l'éloignement et de la perte des structures. L'infrastructure et l'absence d'opportunités peuvent être mises en balance avec l'analyse anthropologique dans le contexte du rôle du sacré de l'Aïd et de son importance dans la dynamique économique et sociale des régions isolées ». Ph. Mounir Mehimdate Bouchtart a ajouté que « c'est une évidence dans le boom économique, commercial et le dynamisme sociétal créé par, l'Aïd en particulier et les fêtes religieuses, en général ainsi que les "saisons religieuses et ce, principalement à côté des sanctuaires soufis ». Et de poursuivre, « Le jour de l'Aïd al-Fitr et de l'Aïd al-Adha, la Badia (campagne) retrouve sa teinte sociale et son dynamisme culturel grâce au retour de milliers de jeunes dans leur patelin, immigrants, commerçants, travailleurs et étudiants... », a déclaré le chercheur à Hespress, soulignant que « ce retour temporaire contribue à déclencher une stabilité commerciale et économique ». Ph. Mounir Mehimdate Bouchtart a également insisté sur la création de dynamismes dans les moyens de transport, sur les marchés et chez les petits commerçants, concluant, « Ces occasions créent un retour économique local, car elles apportent de l'argent des grandes villes à écouler et à promouvoir dans les zones rurales, semi-urbaines et centres urbains ». Le chercheur marocain a souligné que « les vacances ont des dimensions culturelles et anthropologiques, à travers l'enracinement d'une culture. Le retour à "Tamazirt", a des liens forts et de nombreuses connotations culturelles, comme l'attachement à la terre et le retour à son lieu de naissance, ainsi que le renforcement des liens familiaux à travers des visites et des rencontres. Bouchtart a conclu en disant que « malgré leur existence, les très grandes villes économiques et modernes restent habitées par l'esprit de la Badia et du village en raison de la nature et de la culture de ses habitants qui y vivent et y travaillent, qui quoique restant statiques portent en eux la nostalgie du retour à "Tamazirt" ».